Douze mille Chinois ont visité la Tunisie au cours de l’année 2011 contre seulement 4.612 en 2010. Ceci est loin d’être surprenant au vu de ce que la Tunisie a offert à la clientèle chinoise, non pas qu’elle n’ait pas d’atouts mais plutôt parce qu’elle ne parvient pas à les convaincre. Depuis plus d’une décennie, tout le monde considère que le marché chinois constitue une opportunité à saisir et la Tunisie n’y parvient toujours pas.
Le marché chinois est un marché à traiter avec circonspection et prudence. Le touriste chinois n’a pas les mêmes habitudes que les visiteurs des différentes nationalités que nous avons l’habitude d’accueillir. Quand il voyage, il visite plus d’une contrée, ne séjourne pas plus de 3 jours au maximum dans un seul pays et a de grandes attentes en termes de shopping, de culture, de visites…
Il y a dix ans, le tourisme tunisien voyait la Chine comme l’Eldorado. On parlait alors d’un objectif de 50.000 touristes chinois par an. La destination a à peine attiré 5.000 clients par an alors que le marché chinois s’envolait. Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui ? Pas grand-chose au niveau de l’offre tunisienne mais c’est le regard des Chinois et leur façon d’appréhender le voyage qui assurément change. La Tunisie attire et suscite de la curiosité et de l’intérêt mais elle n’a encore pas su en tirer avantage.
La Chine est le marché de demain. Sa population est la plus branchée Internet du monde avec plus de 450 millions d’internautes dont 33% sont des «mobinautes». La Chine est aussi le pays le plus engagé en ligne avec 92% d’internautes qui sont actifs dans les réseaux sociaux chinois, et 80% des internautes chinois recherchent et s’informent via l’Internet chinois pour le choix de leurs vacances.
Quand on connait la fracture du numérique tunisien, on se rend compte du travail colossal qui doit être fait en amont. Bien avant de mettre des avions, bien avant de préparer des campagnes de promotion…
Amel Djait
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