Tout d’abord, préciser que ceux qui croient que les épaves sont nocives pour la mer se trompent. A moins qu’elles soient remplies à bloc d’éléments radioactifs ou chimiques, elles sont bien au contraire porteuses de vie. Car elles attirent de nouvelles espèces de poissons et servent de support pour une flore tout aussi vitale.
Pour les plongeurs, plonger sur une épave est un plaisir incomparable. C’est comme aller au musée ou pénétrer dans un film dans le style du « Titanic ». Derrière une épave, il y a tous les scenarii possibles. Ceux que l’on se fait personnellement et ceux de l’Histoire avec un grand H. La Méditerranée a été le cimetière de milliers de bateaux et d’avions qui se sont échoués dans la mer durant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, cette mer est en train de devenir la scène de nouvelles passions, la plongée sous marine attirant de plus en plus d’adeptes dans le monde depuis ces dernières années. En Tunisie et pour ne citer que les épaves les plus connues avec une profondeur qui varie entre 14 et 20 mètres, on mentionne le site de « l’épave de Bouficha » qui est un des sites les plus incontournables de la plongée sous-marine dans le pays. Les passionnés d’histoire trouveront aussi matière pour leur imagination sur l’épave de « Takrouna ». Les experts parlent de la « Faille de Sidi Bou Ali ». Un site majeur qui présente le grand avantage de pouvoir accueillir aussi bien les débutants que les plus initiés. En fonction des souhaits et des capacités de tout un chacun, on peut y effectuer des plongées qui vont de 9 à 15 mètres.
François Brun est journaliste, spécialisé dans la plongée sous-marine. Il collabore depuis des années avec la revue de plongée française « Plongée Magazine ». Pour lui, il ne fait aucun doute que la Tunisie a un trésor qu’elle sous-exploite. Il faut s’y connaître pour comprendre et réaliser ce que représente une épave pour un plongeur. « Une épave, c’est un voyage dans le temps. Cela n’a pas de prix ! ».
Même son de cloche du côté de Selim Baccar qui pense qu’indépendamment des épaves, il y a tous les fonds marins à découvrir avec ce qu’ils comportent comme faune et flore. Selim Baccar est promoteur d’un centre de plongée à Hammamet, le club Odysea. Il s’émerveille, malgré les centaines de plongées à son actif, de ce qu’on peut découvrir dans les fonds marins tunisiens. Chaque plongée est unique. Elle apporte chaque fois des surprises, des découvertes et des plaisirs très agréables. « Sous les eaux, on voit la vie bouger. De nouvelles variétés de poissons s’installent en Méditerranée venant de la mer rouge en raison du réchauffement climatique. Les perroquets colorés, les bancs entiers de barracudas ou encore des poissons lapins sont autant de nouvelles découvertes », précise Selim Baccar.
A ce jour, les deux hommes explorent méthodiquement les fonds marins tunisiens pour en sortir tous les attraits. Le fruit de leurs multiples plongées fera l’objet d’un livre à paraître en début d’année prochaine. Nous y reviendrons. En attendant, pas moins d’une quinzaine de centres de plongée sont à la disposition des novices et des initiés tout le long du littoral tunisien pour aller au fin fond de la mer y faire un voyage sur une épave. Un voyage dans le temps.
Amel Djait