Trois femmes et des visions différentes mais un seul objectif: La protection des acquis de la femme, l’instauration d’une démocratie et la recherche de solutions pour résorber la pauvreté et la fracture sociale en Tunisie. Des femmes au front qui au sein de l’hémicycle de l’Assemblée Constituante, sur le terrain ou plongées dans les colloques militent et portent les voix de millions de femmes qui souffrent de violences, de sexisme,de marginalisation…
Commençant par l’article 28 qui a fait polémique, Jinene Limamn, militante du PDM a expliqué que d’un point de vue juridique, cette notion de complémentarité qui a fait polémique est très dangereuse, car non définie juridiquement: «Cette absence de définition laisse la porte ouverte à toutes les interprétations doctrinales et jurisprudentielles. Tout ceci représente une dangereuse source d’insécurité juridique à un moment très chahuté de la vie de notre pays. Seule une Constitution lisible est en mesure d’atténuer les risques d’interprétations multiples et rétrogrades. Ainsi, point de liberté sans sécurité juridique et point de démocratie sans liberté».

Oum Zyed pour sa part est revenue sur plusieurs faits historiques témoignant de ses relations avec de nombreux militantes de l’époque d’Enahdha du temps ou ils étaient dans la clandestinité et qui sont  aujourd’hui des élus du peuple  ou des ministres du gouvernement de la Troïka pour témoigner du fait qu’ils ont toujours refusé la notion d’égalité totale.

Revenant sur ces rapports avec Mustapha Ben Jaafar qui disait à l’époque «ne pas vouloir donner de brevet en démocratie à Enahdha», Oum Zyed avoue aussi ne plus reconnaitre Moncef Marzouki qui devient l’ombre de lui-même et l’invite à revenir se battre pour les libertés et les droits de l’homme.

“Seule la société civile qui doit continuer de  se mobiliser et rester vigilante pourra ralentir cette menace rampante qui se dévoile un peu plus tous les jours dit ” Oum Zyed qui a aussi attiré l’attention sur les revendications qui braqueraient l’opinion publique comme celle d’évoquer l’égalité dans l’héritage: «Une revendication qui coîterait cher au clan des progressistes, bien plus que l’affaire “Persepolis”.Il s’agira de ‘flouspolis’» dit-elle avec le sarcasme qu’on lui connait.

Pour Emna Mnif, Présidente de «Koulna Tounes» il est capital de se mobiliser et d’aller vers le peuple et les régions, d’œuvrer à éradiquer la pauvreté et de multiplier les rapprochements et es actions concrètes. Pour la militante la culture est un excellent vecteur de communication et apporte des réponses aux gens là ou ils ne l’attendent plus.Elle cite le cas d’une parade organisée par “Kolna Tounes” à «Dar Alouche» où des gens sont sortis des mosquées et des maisons pour faire la fête et danser dans la rue il y’a quelques semaines .

Pour ce qui est des échéances politiques, elle est revenue sur la situation actuelle en déclarant: «Rien n’est clair!  La Troïka gouvernante et, spécialement, les islamistes d’Ennahda ne parviennent pas à glisser leurs formules détournées en raison de l’opposition farouche de la société. Nous sommes au point mort et c’est donc à nous les progressistes de davantage travailler, de nous regrouper, de montrer de la compassion aux couches démunies, d’expliquer les enjeux et de ne pas se cantonner à être anti Enahdha car c’est tout simplement un non programme…».

Amel Djait

{mainvote}