Comme une incitation à la découverte
Sa façade blanche, ses grandes vitres derrière lesquelles on découvre des tables soigneusement dressées, son entrée et l’hospitalité amicale de Msadek (celui qui dit la vérité) en font déjà un endroit qu’on ne se sent pas obligé de fuir. Au contraire. Msadek vous présente la carte et répond avec plaisir et compétence à toutes les interrogations qui vous viennent à l’esprit en lisant ces termes dont vous ignorez parfois tout : bkaölaakoud, kharouf… Autant de mots qui n’éveillent que la curiosité chez des touristes peu familiarisés avec les subtilités de la langue et de la cuisine tunisiennes. En quelques mots, avec savoir et humour, Msadek a tôt fait de vous éclairer et de vous inciter à découvrir les saveurs de la table du Chalet et une salle proprette, apparemment fréquentée par une clientèle d’habitués.

Un voyage tous sens ouverts
La table du « Chalet », c’est comme un voyage à travers l’histoire juive d’une Tunisie qui ferme volontiers les yeux sur cette part intégrante d’elle-même. « Le Chalet » est un restaurant juif qui n’a nul besoin de crier ses origines pour faire savoir où il s’inspire. Au moins pour le public tunisien averti.
Pour permettre aux profanes de se retrouver dans cette carte riche et variée, les patrons et serveurs fort disponibles se donnent la peine d’expliquer, de décrire… comme un éveil des sens avant la découverte des saveurs et le parcours des amuse-bouche : radis, concombres, harissa, fèves fraîches, doigts d’Algia…

Le menu s’aborde en douceur avec des entrées froides relativement classiques comme les thon à l’huile, méchouia et déclinaison de salades. Dans les entrées chaudes, outre les traditionnels soupe de poisson, briks, oja aux merguez, on est interpellé par l’une ou l’autre curiosité comme ce « bnadek » ; une boulette de viande combinée avec du piment coupé fin, de la tomate et de l’œuf. Un délice !
Les culinairement frileux batifoleront à travers le choix de pâtes entre dix et quinze dinars ; ou encore la déclinaison des couscous ou encore des poissons et fruits de mer, tout juste sortis de leur bain méditerranéen.

Saveurs de curieux
Les plus curieux se risqueront avec plaisir dans les spécialités du chef, accessibles entre 18 et 35 dinars.
Le « kharouf » (agneau) à la bédouine n’est pas banal sur les cartes tunisiennes. Avec les « bkaïla » des boulettes de viande servies avec des blettes frites et un couscous blanc ; ou encore les « akoud », trésors cachés ou ris de veau, on aborde un terrain gastronomique plus inhabituel.
Enfin, les crevettes à la gargoulette, sole farcie aux chevrettes ou paëlla… constituent autant d’alternatives savoureuses pour les gourmets et les gourmands de passage dans ce « Chalet » méritant sans doute bien davantage qu’une seule escale.

Restaurant « Le Chalet »
42, av. Franklin Roosevelt à La Goulette
Tél. : (+216) 71 735 138

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