La maison Fuchika est en train de devenir une valeur sure et présente ses collection au salon Maison & Objets 2010. Entretien conduit avec le trio créatif de la marque par Olfa Belhassine

mille et une tunisie : Entre vos collections de prêt à porter et vos créations pour la maison et la décoration peut-on détecter une parenté, des points communs ?

Philippe Xerri : Les démarches sont tout à fait différentes. Le système de fonctionnement de la mode est restrictif. Il est lié à la saisonnalité. Aujourd’hui, le vêtement devient pratiquement du prêt à jeter.

Zeineb Sfar : C’est pour cette raison que nous avons opté pour le concept de l’intemporalité dans la mode comme dans le design. Nous aimons plus que tout créer des collections qui soient également dans l’air du temps, s’intégrant parfaitement dans les décors et les intérieurs contemporains.

Salah Sfar : C’est la sensibilité aux belles matières qui représente une constante dans notre production couture et décoration. Nous travaillons tant avec la soie, la laine, le haik, la viscose que les bois nobles, la peau de chèvre, le cuivre. Voilà probablement ce qui donne à nos articles cet aspect basique et résistant aux modes et aux tendances.

Votre travail sur les pièces uniques coïncide-t-il avec un choix de la rareté ?

Salah Sfar : A mon avis la pièce unique provient essentiellement de la matière qui n’est jamais la même. Le bois de palmier, par exemple, présente des textures inattendues. Des veinules à chaque fois différentes.

Philippe Xerri : Même chose pour les lustres montés par Salah sur la base de buissons séchés, de branches de figuiers ou de sarments de vignes. Aucun ne ressemble à l’autre.

Zeineb Sfar : À côté de la matière, la main de l’artisan donne aussi cette dimension d’objet unique.

Dans quel type d’intérieur vos meubles trouvent-ils bien leur place ?

Zeineb Sfar : Dans des intérieurs modernes et dépouillés. Nos meubles donnent de la chaleur à des univers design. Par contre, ils peuvent se perdre dans des maisons trop marquées par un style arabo-musulman, chargées de marbres, de boiseries et de céramiques polychromes.

Philippe Xerri : Certains de nos clients ont d’ailleurs revisité leur architecture d’intérieur en découvrant nos collections et en commandant des objets chez nous.

Salah Sfar : Des maisons années 50 conviendraient le mieux à notre mobilier.

{mainvote}