Nathalie Garçon : « C’est l’amitié qui m’inspire en Tunisie ! »

S’il est probable que la lumière à Sidi Bou Saïd rappelle à Nathalie Garçon sa ville natale, Cannes, ce sont surtout des longues amitiés liées à Zarzis, qui poussent la styliste à s’installer partiellement dans le pays. Il y a 20 ans, elle découvre la Tunisie à travers une rencontre de femmes intellectuelles des deux bords de la Méditerranée à Zarzis et depuis elle ne quitte plus ni le pays ni ses amis.

Son amitié avec la Tunisie, Nathalie Garçon la résume en quelques mots : « Ici, ce sont les femmes qui sont énergiques et puissantes. La beauté d’un pays qui inspire se cache partout. Il faut se donner la peine d’un échange avec une artisane ou une jeune créatrice talentueuse pour découvrir de la passion et du talent, de belles histoires et des combats. Les Tunisiennes sont bourrées de talent avec de la drôlerie et un sacré tempérament !».

La styliste française développe aujourd’hui une partie de ses créations en Tunisie avec une pléiade d’artistes et d’artisans du pays dont elle met le travail en avant. Sa sélection de marques tunisiennes pour la boutique de la Galerie Vivienne dans le second arrondissement de Paris se fait sur la capacité de production des artisans et la mise en place d’une collaboration commune sereine et s’inscrivant dans le long terme.

Nathalie Garçon ne cherche ni à exploiter des artisans sans “brand” ni à s’approprier leur travail. Au contraire, explique t-elle : « Je voulais des créateurs affirmés comme Gribaa et la marque Caravane, des marques qui ont du répondant. Il est important d’avoir à faire avec des professionnels qui s’engagent dans la qualité et les délais. Après avoir vécu une forte expansion, je suis aujourd’hui plus concentrée sur ma marque et propose dans ma boutique des petites séries avec une grande liberté. Je fais des accessoires, des vêtements, de la vaisselle, des objets de décoration.Le luxe, c’est vraiment de travailler avec qui j’ai envie et toujours loin des diktats de la mode ».

Pour produire avec les artisans et artistes tunisiens, elle ne connaît qu’un moyen : « L’échange et le dialogue. Des fois, c’est face à la difficulté de la création que discuter et s’affronter permet de créer un objet, un vêtement. C’est souvent suite à un refus ou un obstacle que l’on trouve des réponses. Aujourd’hui, Tunis me permet d’être de plus en plus proche de l’art, de la main, de l’intime».
Fatiguée de travailler en Asie, Nathalie Garçon trouve en Tunisie un centre de production à même de l’aider à créer des capsules, des collections en quantités limitées. Facile et proche, le pays permet à la créatrice, qui y vient presque tous les mois, d’assurer le renouvellement de son offre face à une clientèle essentiellement américaine et japonaise. Des clientes bobo chic qui peuvent craquer pour une pièce ethnique, un panier simple ou une broderie complexe et sophistiquée.

Une vitrine des plus belles pour la Tunisie !

Depuis, la boutique de Nathalie Garçon à Paris est en train de devenir une véritable vitrine pour le savoir-faire tunisien. Un savoir-faire affirmé et confirmé qu’elle expose en mettant les marques des artisans, en racontant leur région ou filière, en mettant en avant leur histoire…
Actuellement, elle expose et travaille avec les sacs artisanaux de Sonia Ben Amor, les bijoux spectaculaires d’Alyo, les manteaux magiques d’Hayet…La ligne de vaisselle en édition limitée conçue avec l’atelier Driba est aussi vendue, en plus de Paris, à Tunis dans le concept store XYZ. Avec l’artiste Feryel Lakhdar, elles créent la capsule “L’art se porte bien” où sont superposés, sur des tee-shirts en soie, des portraits type Renaissance et les portraits féminins abstraits et arrondis de la plasticienne tunisienne.