Il est brun, jeune et beau. Quand on le voit on envie de le marier à sa fille ou de monter une entreprise pour se faire coacher avec lui. Mahdi Mahjoub est un jeune artiste qui fait ses premiers pas dans le théâtre et remporte des succès en série. Sur scène, autant que dans la vie, il donne et sait s’entourer. Pour cet entretien, nous allons à la rencontre d’une des têtes d’affiche de cette génération de tunisiens qui ont le vent en poupe. L’artiste qui fait une tourneé avec son spectacle kar wa far est aussi un entrepreneur qui accompagne les PME en voie de création à mettre en place des stratégies de développement. Il collabore avec plusieurs programmes et organismes comme la coopération internationale allemande (GIZ) ou encore l’Institut Arabe des Chefs d’entreprises (IACE). Par Amel DJAIT
1001Tunisie : En quelques mots, présentez nous votre parcours?
Mahdi Mahjoub : Mon parcours est assez atypique et m’a conduit à porter plusieurs casquettes. Je suis expert en entrepreneuriat, enseignant-doctorant en finances et artiste. Je partage ma vie entre la culture entrepreneuriale et ma passion pour le théâtre.
Où est l’artiste dans tout ca ?
Si l’on aborde mon identité d’artiste, mon parcours peut paraitre assez original. En quelques années, j’ai fais de grands pas dont je suis fier!
J’ai effectué mes premiers débuts artistiques derrière l’ «Open-Mic» de Lamma Slam et au Teatro Studio. J’ai fini finaliste lors d’une compétition nationale, le «Comedy Show» en 2014. Ces expériences m’ont permis de croire davantage en ma passion et de remonter sur scène. Remonter sur scène est primordial pour moi. Je suis remontée sur les planches en Février 2016 avec mon premier spectacle. C’est une aventure que je vis avec passion et qui me mène au-delà des mes attentes.
Jusqu’à vous retrouver auprès de Jamel Debbouze !
Absolument ! Débbouze, la star internationale m’a choisi pour faire sa première partie de spectacle en juillet dernier à Sousse avec mon spectacle kar wa far
Qu’est ce qu’une journée type avec Mahdi Mahjoub?
Depuis que je suis entrepreneur, j’adore mes jours autant que mes nuits. Entre enseignement, missions de consultations, conférences, événements et travaux de recherches outre les rendez-vous clients, je peux vous assurer que la plupart du temps, nos seules 24h ne sont pas suffisantes !
Le soir apporte aussi son lot d’activités. Entre les entraînements, les répétitions artistiques, quelques afterwork et les spectacles, je dois avouer que j’ai un emploi du temps très riche qui ne laisse guère de place au répit.
Comment allez-vous depuis votre dernière représentation?
Et bien, ma foi, très bien! Hamdelah! La scène est vraiment un endroit magique. Vous savez, une fois que vous y prenez goût, vous ne pouvez plus vous en passer !
Il y’ a beaucoup de trac avant chaque spectacle, mais toutes ces émotions laissent ensuite place à une sensation que je ne peux décrire ! Je ne peux vous décrire le sentiment de savoir et voir que vous transmettez des ondes positives et de la joie aux spectateurs. J’adore vivre les émotions du public et le voir se manifester par des rires, des sourires et des remerciements. Il n’y a pas plus beau et plus exaltant pour un artiste.
Quel bilan faites-vous de votre spectacle kar wa far ?
Honnêtement, je trouve que mon bilan global est plutôt satisfaisant. Lors de la genèse de ce projet artistique, nous nous étions fixés des objectifs et une stratégie évolutive claire. Nous avons dépassé les objectifs fixés et mon équipe et moi en sommes très heureux.
En réalité, nous avions quelques challenges à relever et nous avons réussi ! Faire l’inauguration d’un festival international et assurer la 1ère partie d’une star internationale, en l’occurrence celui de Jamel Debbouze devant des milliers de gens, sont de vraies étapes dans la vie d’un artiste. En challenge personnel, je voulais réussir à afficher complet à maintes reprises et c’est chose faite ! J’en suis heureux !
Quel souvenir précis gardez-vous de ces moments ?
J’ai plusieurs grands moments en tête ! Mais si je devais n’en choisir qu’un, ce serait à coup sur, mon premier spectacle. Je me souviens encore des larmes versées de ce jour là.
Bien sur, il y’ a eu d’autres moments importants dont ma rencontre avec Jamel et la montée sur scène devant des milliers de gens qui ne me connaissaient pas ! Je repense aussi au stand up sur la scène mythique d’El Teatro en affichant complet. Vous savez, cela m’émeut encore !
Et aujourd’hui, quelle est votre actualité ?
Depuis le début de 2017, nous sommes en tournée. Nous avons commencé à Tunis à El Teatro, puis nous nous sommes produits à Gabes et Sfax. Nous mettons le cap prochainement sur Sousse, Monastir et Bizerte. Nous reviendrons ensuite pour un dernier spectacle à Tunis
Sur quoi travaillez-vous maintenant?
Je travaille sur plusieurs projets en parallèle. Le premier est la soutenance imminente de ma thèse et un livre sur la stratégie managériale de couverture contre le risque de changement.
Pour mieux connaitre vos goûts et partager vos adresses avec 1001tunisie, quels sont vos endroits préférés en Tunisie pour un petit déjeuner, un rendez-vous galant et une soirée dansante entre amis ?
Je suis un fan des endroits authentiques où la nature est en symbiose avec l’espace en invitant à la détente. Je suis donc tenté de dire que la mer est un bon compromis.
Ceci dit, et pour répondre à votre question, je prendrais bien volontiers un petit déjeuner à Sidi Bou Said au Café des Nattes 9ahwa el Aliya ou encore dans le vieux port de Bizerte. Pour un rendez vous galant, j’aimerais savourer un beau coucher de soleil à Kerkennah ou à Timbaîne dans le désert Tunisien, au Campement Mars plus précisément. Pour faire la fête, autant se perdre entre les différents pubs de la Goulette, là où la vie nocturne est entrain de fleurir et revit un passé empreint d’une certaine nostalgie.
Si je vous disais que la Tunisie est une énergie, que choisirez vous?
La Tunisie est pour moi une énergie de l’amour.
Et si je vous disais un parfum, une saveur, une femme et un arbre ? Que choisiriez-vous ?
Je suis un grand amateur de la fleur d’oranger et de son odeur envoûtante. En termes de goût, je ne trouverais pas mieux que la saveur du kaak warka confectionné à base d’eau d’églantine Nesri de Zaghouan.
Si j’avais la chance de pouvoir être une femme, je choisirais sans hésiter de devenir Didon ! Elle a donné naissance à la plus longue civilisation de cette terre. En ce qui concerne, mon choix d’arbre, je choisirais l’olivier pour sa persévérance et sa générosité.