Mille et une Tunisie : Vous vivez et travaillez à Djerba. Comment se porte l’île depuis la révolution ?
Abess Boukhobza : Djerba, c’est mon île natale. J’habite à la campagne où j’ai installé mon atelier. Depuis la révolution, il y a un manque de touristes et cela ralentit sérieusement l’économie dans la région. Néanmoins, le tourisme semble reprendre, alors restons positifs.
Exposez-vous sur l’île ? Combien celle-ci compte-t-elle de galeries?
J’ai fait ma 1er exposition “hommage à Sahli “en septembre 2009. Il y a six galeries sur l’île. La plus réputée est celle du « Médetér » à Houmet Essouk. Elle appartient à la Mairie. On ne peut ne pas ne pas mentionner la nouvelle galerie de Hamadi Cherif le “Dar Cherif “, un superbe complexe culturel et une résidence d’artistes.
Et si vous tentiez avec des amis de créer un pôle d’initiation aux arts ? Cela ne répondrait-il pas à certains besoins? Ne pourriez-vous pas organiser des stages d’initiation ou de perfectionnement?
Presque tous le 15 jours, il y a un vernissage au centre de culturel «Méditerranée». Pour pareils propositions, il faut de la concertation.Djerba a toujours été un lieu d’inspiration et de création pour beaucoup d’artistes. De nombreux artistes tunisiens et étrangers s’y sont et continuent de s’y installer. Il faut dire que la lumière ou les sujets y sont exceptionnels.
L’île de Djerba a connu, depuis la révolution, différentes phases de pillage. A-t-on pris des mesures contre cela? Que fait l’association de sauvegarde de Djerba?
L’Association de sauvegarde de Djerba se démène et multiplie les alertes mais malheureusement ne dispose pas de grands moyens. D’ailleurs, il faut lui donner plus de pouvoir pour l’encourager à bouger et faire correctement son travail. Il faut rester en alerte. La destruction continue et ses effets sont irréversibles. On continue d’abîmer Djerba mais qui s’en soucie !
Propos recueillis par Amel Djait
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