Jaloul Ayed

Célèbre financier international partagé entre Londres, Casablanca et Paris, le tunisien Jaloul Ayed est aussi un compositeur de musique classique dont les œuvres, ‘’Hannibal Barca’’ ou encore ‘’Mogador’’, ont été présentés à l’étranger comme au Festival international de Carthage ou celui de musique symphonique d’El Djem.

Mille et une Tunisie : Vous êtes un homme pluriel. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos deux passions?

Jaloul Ayed : J’ai poursuivi des études en économie et exerce le métier de financier. Celui-ci m’absorbe énormément au vue de mes responsabilités en tant que directeur général de la Banque marocaine de Commerce extérieur mais, depuis toujours, la musique est un élément constitutif de ma vie. A l’âge de 9 ans mon père m’offrait mon 1er piano et je composais de petites mélodies. A vrai dire, ces deux composantes de ma vie, la finance internationale et la musique. La création musicale inspire ma façon de gérer la finance. Lorsque j’étais étudiant en économie, un de mes professeurs définissait l’économie comme la combinaison de la science et de l’art et je trouve que au combien juste dans mon cas.

Mille et une Tunisie : Comment vous est venu cet amour pour la musique et quel regard portez-vous sur votre approche musicale ?

J’ai toujours une mélodie, une harmonie, une architecture musicale en tête. Je travaille donc beaucoup dans les avions, au cours des rares minutes que mon emploi du temps me laisse. J’ai fait du piano enfant puis à l’Université. Avec le développement des nouvelles technologies (logiciel d’annotation musicale, synthétiseur numérique), il y a une quinzaine d’années j’ai pu développer et travailler ma création musicale. Dans un premier temps, ma démarche était purement personnelle. Créer est un acte qui nous donne une identité en tant qu’être humain et qui se rapproche du sublime. Puis  mes proches m’ont encouragé à approfondir dans cette voix et à partager mes compositions avec un public.

Mille et une Tunisie : Après ‘’Touches de vie’’ en 2004, ‘’Mogador’’ en 2005, ‘’Hannibal Barca’’ en 2009, vous présentez ce soir au Théâtre municipal de Tunis ‘’Concerto des Jasmins’’, pouvez-vous nous en dire plus sur cette création ?

Ce concerto pour violon et orchestre se compose de 4 mouvements évocateurs de mon pays natal, la Tunisie : Sidi Bou Saïd, Nostalgie d’enfance, Le chant des canaries et La danse des Jasmins. Ce concerto qui dure environ 30 minutes est interprété par la violoniste Yasmine Azaiez et l’orchestre philarmonique tunisien qui est venu pour l’occasion s’enrichir et se compléter de musiciens français.

La deuxième partie de la soirée sera consacré à un concerto pour piano et orchestre ‘’Touches de vie’’ qui sera joué en public pour la première fois. Et c’est le pianiste bulgare Todor Petrov qui interprétera ce concerto que j’ai construit comme une histoire, celle de la vie du pianiste de sa naissance à sa mort…

Mille et une Tunisie : Quels sont vos projets musicaux à venir ?

J’ai de nombreux petits projets musicaux : un récital la semaine prochaine à Londres, un concerto pour luth et orchestre en préparation, un concerto symphonique pour piano et orchestre et la version intégrale et chorale d’’’Hannibal Barca’’ sur les textes du poète Jamel Slii pour l’inauguration de la Cité de la Culture de Tunis.

Propos receuillis par Aurélie Machghoul

Pour écouter un extrait de Mogador, symphonie pour piano et orchestre

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