Magazine

Pour 1001 Tunisie, l’heureuse propriétaire de cette ravissante maison d’hôtes dresse un bilan, parle DE  son engagement et de ses projets. La « dame en bleu » comme l’ont baptisé certains médias, se livre à cœur ouvert. Entretien avec cette nouvelle passionnée de Djerba.Par Amel Djait

Mille et une Tunisie : Quelle évaluation faites vous de cette première année d’exploitation ? La saison écoulée s’est-elle bien passée ?


Isabelle Planchon :
La maison est ouverte depuis Avril 2008, étant entendu qu’entre Avril 2008 et Juin 2009, nous avons fonctionné de façon « expérimentale ». Au début, mon compagnon et moi avions conservé nos métiers respectifs en Belgique et faisions des allers-retours en fonction des demandes de réservation. Initialement, si le projet s’avérait concluant, l’installation définitive en Tunisie était prévue en Décembre 2009. Eu égard au succès rencontré, j’ai anticipé mon installation définitive à Djerba et je ne le regrette pas.

Cette année, entre mon installation et Ramadan, la saison d’été a été chahutée, mais les réservations reprennent. Néanmoins, je pense que la crise est là. Certains hôtels affichent jusqu’à  40% de baisse de prix et rend la concurrence difficile à supporter. Je suis quand même satisfaite de ma première saison et ce, d’autant que peu de publicité a été faite au sujet de ma maison d’hôtes.

Selon votre expérience, pourquoi choisit-on une maison d’hôtes. Qu’apporte t- elle de différent par rapport à un hébergement plus classique?
D’abord, je crois que les gens en ont assez des grands complexes touristiques « formatés » Qu’est ce qui ressemble le plus à une chambre d’hôtel en Tunisie, qu’une autre chambre, en Espagne ou en Grèce ?  Les maisons d’hôtes et les « Boutique hôtels » personnalisent la décoration mais aussi, l’accueil. Les clients sont des hôtes. Ils sont heureux de pouvoir recevoir les informations sur les bons restaurants, le prix exact des transports, le prix conseillé pour s’achalander en épices et en souvenirs.

En ce qui concerne ma maison, les gens recherchent le calme. Les hôtels concentrent actuellement leur développement sur les formules « club ». Cela engendre souvent beaucoup de bruit et pas seulement à cause des enfants ! Dans ma maison, les invités se sentent un peu comme dans « un chez soi » tout en étant en vacances. Ils peuvent prendre le petit déjeuner en robe de chambre, se servent dans le réfrigérateur frigo quand ils ont soif, ont accès à la bibliothèque, à internet,….Tout cela, dans un périmètre « réduit ».  Enfin et c’est sans doute le plus important, il y a de vrais moments de partage.

Quel a été le montant total de votre investissement? A combien vendez vous la nuit?
L’achat de la maison en ruines, s’est fait de façon raisonnable. Entre temps, les prix ont quadruplé en 4 ans. Un montant conséquent a été investi en travaux, en décoration, en linge de maison, en vaisselle, en literie, etc. Les sanitaires sont un poste très onéreux, parce que nous avons misé sur le haut de gamme. Nous aurions certes pu y arriver avec un budget plus raisonnable, mais c’est un choix.

Comment pensez-vous protéger votre maison et son image de marque sachant que le créneau est porteur mais non organisé. Il n’ y’a encore ni labels, ni catégorie…?
Il faut considérer la question sous deux aspects. L’un est « personnel » et l’autre dépend effectivement d’un label. Je pense que beaucoup de gens croient qu’il est facile d’ouvrir une maison d’hôtes. Ils pensent qu’il suffit de mettre une chambre à disposition, de servir un petit déjeuner et puis, voilà ! Ce n’est toutefois pas aussi simple ! Il faut de la disponibilité pour les hôtes. La propreté  de la maison doit être irréprochable. L’inventivité du petit déjeuner doit être aussi quasi quotidienne.

Internet est un merveilleux outil de promotion. Il peut aussi être un outil de destruction. Avec le web 2.0 tout circule tellement vite. S’il n’y a pas de constance dans la qualité du service offert dans une maison d’hôte, cela se saura très vite.A mon avis, il convient d’abord de se faire une réputation avant de penser à un « label ». Celui-ci sera bien évidemment le bienvenu, mais encore faut-il que les contrôles soient efficaces, réels et continus.

{mainvote}