Des poètes, des écrivains, des artistes plasticiens, des musiciens, tels que Hassen Ben Othman, Awled Ahmed, Mourad Zerai, Lamine Sassi, Bessma Haddaoui, Touka Chebbi Mounir Troudi, Raoudha Ben Abdallah, Samir Agrebi,…), et les jeunes Tunisiens de la révolution.
Mille et une Tunisie n’aurait raté ce rendez-vous pour rien au monde. Interviews croisées avec les 5 jeunes à l’origine de cet événement, et formant le CRCR (Cellule Révolutionnaire Ciel Rouge), pour créer le mouvement TYCT – Tunisian Youth Civil Thaoura. Quand la maturité vient de la jeunesse… 5 étudiants d’horizons divers mais amis avant tout : Yasmine Chebbi, administrateur en affaires, Mohamed Hédi Agrebi, musicologue et Sélima Agrebi, étudiante dans le cinéma (enfants du cinéaste Selim Agrebi, présent aux côtés de ces jeunes), Anis Ben Ghalia, futur chercheur biologiste et Tahar Chérif, ingénieur informatique.
Mille et une Tunisie : Comment est née cette initiative ?
Sélima Agrebi : « Elle est née lors d’un couvre-feu ; on a pensé à la suite et on s’est dit qu’il fallait agir, faire quelque chose, pas seulement manifester, réfléchir à comment avancer. Et donc, sensibiliser les autres à la politique ».
Yasmine Chebbi : « Le premier événement a donc été la création du CRCR , la Cellule Révolutionnaire Ciel Rouge, Ciel Rouge est un clin d’œil en hommage à l’œuvre du peintre Néjib Belkhodja, du même nom. Cette cellule a crée le mouvement TYCT – Tunisian Youth Civil Thaoura. »
Mille et une Tunisie : Pourquoi « Couscous et libertés » ?
Mohamed Hédi : « On s’est tous mis d’accord sur le principe de l’événement qui allait entre autres nous permettre de présenter notre mouvement : rompre le deuil de nos martyrs avec un couscous, comme le veut la tradition, végétarien pour marquer le côté « non cannibale » car sans viande, et préparé par les soins de Si Ezzeddine, le cuistot du coin, le faire à Sidi Mehrez, notamment pour sa symbolique de protecteur de la Médina de Tunis, faire une présentation générale sur la politique en tunisien et en français, en tant que CRCR pour introduire le TYCT, offrir une démo d’artistes peintres à l’œuvre au service de la cause Sidi Bouzid, le tout animé par le célèbre animateur Hassen ben Othmane, journaliste et présentateur TV, rédacteur en chef de « mèjèllèt el hayet el thèqafiya », l’homme qui a été coupé à Tunis 7 pour avoir dit « Ben Ali est mort », un vendredi 14 janvier 2011.
Mille et une Tunisie : Qu’attendez-vous de cet événement par rapport aux jeunes ?
Anis Ben Ghalia: « On va laisser les jeunes débattre ; on n’est pas tous d’accord sur la situation, mais il y a des jeunes qui sont encore portés disparus ou qui sont arrêtés. Le mot « thaoura » doit être reconnu, et non pas « intifadha » : c’est une révolution, pas un soulèvement.
Sélima Agrebi : « La révolution doit continuer mais on veut qu’elle quitte la rue et qu’elle travaille autrement.
Tahar Chérif : « La révolution s’est d’abord faite sur nous-mêmes. On s’est découvert une solidarité et un sens civique qu’on ne soupçonnait même pas. On l’était certainement, mais c’était enfoui durant toutes ces années sombres. Aujourd’hui, ce n’est pas seulement les contraintes d’ordre économiques qui nous donne envie de travailler.
Sélima Agrebi : « C’est, selon nous, les objectifs mêmes du tunisien qui ont changé. On voit plus loin, on se projette enfin dans l’avenir, même si, ou plutôt parce que tout est à construire ».
Ces graines de génie sont à suivre de très près. Souhaitons longue vie aux CRCR, TYCT, et tout autre mouvement citoyen des jeunes qui nous donnent là encore une grande leçon de maturité.
Propos recueillis par Aisha Ayari
A lire aussi :
« De Sidi Bouzid à Sidi Mehrez : à vos fourchettes et… pinceaux ! »
{mainvote}