Avec sa marque de bijoux Morjana, Amel Henchiri raconte ce double héritage de femmes qui portent des jeans déchirés et des baskets avec une rayhana traditionnelle. Depuis plus de 20 ans, l’artiste préserve l’héritage et le convertit. Elle raconte l’histoire des femmes et celle d’un pays, la Tunisie.
1001Tunisie: Vous êtes l’une des premières à avoir joué et créé des bijoux à partir de pièces originales et anciennes. Est- ce cela le comble du luxe dans la créativité?
Amel Hechiri: Si le comble du luxe consiste à redonner vie à des bijoux sous une forme plus moderne, en proposant à chaque fois des pièces uniques qui peuvent être portées au quotidien, alors je répondrais par l’affirmative.
Qu’est ce que le contraire du luxe selon vous?
Le luxe est une attitude qui peut être sublimée par un bijou porté. Le luxe n’est pas forcément onéreux, c’est d’abord et avant tout une affaire de goût et de bienséance. Son contraire est donc la vulgarité.
Bien plus que la bijouterie, pensez vous que l’artisanat tunisien soit en passe de se réinventer?
Chaque jour, je vois des créations nouvelles diverses et variées d’artistes confirmés ou en devenir et cela démontre un foisonnement créatif réjouissant. Cependant, il ne faut pas oublier le cachet tunisien. Celui-ci fait notre singularité. C’est cette partie de notre culture, si riche et ancienne, que l’on se doit de préserver et de perpétuer.
Crédit photos: Morjana