Mille et une Tunisie : Que dites vous aux professionnels du tourisme qui sont dans la détresse ? Tout va encore dépendre de la constituante dont l’issue ne semble pas encore évidente. Le secteur résiste à 8 mois difficiles et le retour du tourisme ne semble pas pour demain. Certains estiment que 2012 semble compromis et ne parlent que d’une reprise en 2013.

Ahmed Nejib Chebbi : Ce n’est pas ce que l’on me dit.

Mille et une Tunisie : Les assises du tourisme se tiendront le 11 octobre et confirmeront ce constat. Ceci dit, il y a des hôtels qui ont fait  mieux que l’année dernière mais ils ne sont pas nombreux Peut-être n’avez vous rencontré que ceux qui se portent bien. Reste qu’aujourd’hui,  des régions entières sont sinistrées,  notamment dans le sud tunisien. A ces gens inquiets qui vivent du secteur,  quel est votre message ?
Je considère effectivement que le secteur est sinistré et qu’un devoir de solidarité nationale s’impose. Ce secteur a,  au moins,  une double importance. Celle d’assurer 400 mille emplois directs en entretenant quelques 2 millions de tunisiens. Il assure au pays une source importante de devises étrangères et contribue à équilibrer la balance des paiements du pays.

Le tourisme doit être secouru et,  aujourd’hui,  pour maintenir les unités en état de survie, leur permettre de garder leurs salariés et de  les payer, tout en les aidant à entretenir leur outil de travail. Une main doit être tendue du secteur bancaire avec les garanties de l’Etat.
Sur un plan plus structurel, on doit alléger le poids de la dette avec un rééchelonnement de la dette en ne sacrifiant pas, bien entendu,  les intérêts des banques,  mais en tenant compte du nécessaire équilibre entre les deux secteurs. Ils sont tous les deux vitaux.

Le tourisme tunisien doit être développé et libéré de la main mise des tours opérateurs notamment par l’Open Sky, par Internet, par les courts séjours. Il est important de travailler à la diversification de ses produits et de son expansion à l’intérieur du pays. Le tourisme contribuera au développement régional, parce que sans Tourisme et sans Culture, il ne fera pas bon  vivre dans l’intérieur du pays. Il ne suffit pas de mettre des autoroutes, des écoles et des hôpitaux. Il faut diffuser la culture et intégrer ces régions dans le monde et permettre un échange humain et culturel avec l’autre.
Le tourisme est un secteur vital dont la situation doit constituer une préoccupation principale des nouveaux pouvoirs. En tous les  cas, je m’engage à le faire si je suis appelé aux affaires de notre pays.

Amel Djait

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