Elle s’appelle Thouraya Ouhada et son nom est désormais associée à la babouche modernisée, tendance et chic qu’elle produit sous le nom évocateur de Samakad. Ses produis se vendent sur le net et aux membres de sa page FB. Hommes et femmes qui les ont à la main avant de les mettre au pied, hésitent entre les babouches orientalistes, urbaines, ethniques, rayées, calligraphiées,…Entretien
1001Tunisie : Samarkand un nom perse pour une babouche qui est y né, c’est bien trouvé. Mais cela fera t-il tunisien ?
Thouraya Ouhada : Samarkand, n’est pas un nom tunisien mais cela ne l’empêche pas de mettre en valeur un savoir faire 100% tunisien. Vous savez, il y’a des boutiques qui s’appellent Sidi Bou Said et qui vendent des dromadaires en peluches « made in China »! Nous connaissons tous la richesse de l’Orient en Tunisie et qu’elle s’appelle Samarkand ou Carthage, l’essentiel pour ma marque est de présenter de belles réalisations faites par des petites mains locales.
Et puis je dois avouer que le nom de ma marque vient du fameux livre Samarkand d’Amin Maalouf. Ce livre m’à beaucoup fait rêver. Je suis restée dans ce monde merveilleux qui m’a inspiré. J’ai donc décidé de baptiser mes créations autour du nom de ce même livre.
Comment est née la marque ? D’où vous vient votre passion pour la babouche ?
J’ai toujours eu la passion de la babouche; la chaussure traditionnelle, autrefois brodée d’or et d’argent. Il fallait essayer de lui donner un souffle nouveau. Mon ambition est que la babouche redevienne jeune et branchée. J’ai pas mal voyagé dans ma vie de par le monde durant ces dernières années et j’ai remarqué que les jeunes créateurs font des merveilles à partir d’objets ou de vêtements traditionnels. Cela m’a inspiré et me suis dit que cela valait le coup d’essayer avec la babouche!
Plus sexy, féminisée et accessoirisée on ne peut que vous demander pourquoi la babouche est-elle à nouveau à la mode ?
Absolument, la babouche est à la mode. Je pense que c’est dû à une certaine nostalgie des choses anciennes et bien faites. A une époque où tout devient électronique, numérique et «high tech», nous avons sans doute besoin d’un petit rappel des bonnes choses et des objets du passé remises au goût du jour. D’ailleurs, cette tendance bohème chic cartonne dans la mode, la déco, le lifestyle,…
Vos babouches sont produites à la main en vrai cuir avec de superbes finitions et des thèmes originaux. Autant dire que l’on craque facilement ! Quand allez vous ouvrir votre boutique ?
Je voudrais continuer dans l’esprit Atelier Privé, avec des éditions limitées et même des pièces uniques également. La boutique, ce ne sera pas pour tout de suite !
Allez-vous exporter vos babouches ?
Pour l’export, il y’ a des opportunités qui sont à l’ étude. Ce serait valorisant et intéressant d’exporter des babouches haut de gamme, branchées « made in Tunisia »
Vos babouches sont-elles produites dans vos ateliers ?
Elles sont produites chez des artisans talentueux. ils sont en quelque sorte des gardiens du savoir-faire ancestral.
Lancez-vous une collection pour la rentrée 2016-2017 ?
Absolument et nous y travaillons actuellement ! Mais sachez aussi que Samarkand, ce sont aussi des vêtements et des objets, des soieries…En fait, tout ce que la route de la soie inspire ! Samarkand est avant tout un voyage et une certaine idée du beau que je partage.
Comment vendez-vous ? Où peut-on les commander ? Comment les livrez-vous ?
Pour le moment, c’est le bouche à oreille et Facebook qui opèrent. Je livre les amis et les connaissances, en attendant que l’atelier soir opérationnel très prochainement. Ceci dit, on peut commander sur la page Facebook et sachez que je réponds personnellement.
Peut-on en savoir plus sur vous ?
Je m’inscris totalement dans cet esprit bohème qui porte mon travail et les idées viennent au rythme des voyages et des rencontres. Je suis aussi très engagée pour la cause animale en Tunisie, essentiellement dans le sauvetage des animaux errants, souvent malades ou blessés. Nous les soignons et essayons de trouver des adoptions en Tunisie et à l’étranger.