Ahmed B. a ouvert il y a quelques jours. Il a été le seul à ne rester fermé qu’une petite semaine. Pas de ventes, pas de passages, pas de touristes en vue. Est-il inquiet pour autant? Pas plus que cela ! Pourtant, les hôtels sont vides et les commerces quasi-déserts.

Sourire aux lèvres, il répond confiant : “Nous avons l’habitude, c’est la basse saison. Pour Pâques, il y aura un peu plus de monde”. Ahmed sait de quoi il parle. Par son réseau, il a quotidiennement le nombre des arrivées par Tour Operateur et connait presque le nombre de touristes dans chaque hôtel de la région.

Pendant la Révolution et encore maintenant, ses clients, depuis longtemps devenus amis lui ont témoigné beaucoup de marques d’affection. « Mon téléphone n’as pas cessé de sonner. Mes amis et contacts téléphonaient, envoyaient des messages des mails, on se retrouvait sur Facebook… Depuis le temps, j’ai des amis de France, d’Italie, de Norvège, du Canada, d’Allemagne… de partout ! ».

Ce dimanche-là, le fameux café du fort ne désemplissaient pas. Ce qui a vraiment changé ce sont les conversations des Tunisiens. Ils parlent de politique et donnent leurs avis sur tout. Même s’ils peinent encore à plus s’impliquer dans leurs quartiers, ville, associations. C’est la première remarque qu’a fait Yvan G. qui tient une maison d’hôtes à El Besbessiya, dans la campagne hammamétoise. Le propriétaire de Dar Yamma a vécu des moments intenses durant la révolution. Pour lui, la différence est claire. «Les Tunisiens ont toujours été gentils et ont surpris le monde entier en imposant admiration et respect. Depuis la révolution, je me rends compte tous les jours qu’ils sont bien plus que gentils. Ils sont radieux… »

Du côté du marché, Louisa fait ses courses. Italienne mariée à un commerçant de Hammamet elle vient d’organiser une fête pour l’anniversaire de sa fille d e14 ans. A t-elle à un moment penser quitter la Tunisie ? « Jamais. Je me sentais parmi les miens. On tappait à ma porte et on me demandait si j’vais besoin d’aide. Ces évènements ont contribués à raffermir des relations que l’on savait chaleureuses. Elles se sont révélées vraies. Je suis fière de ce pays. Vous voyez ce qu’a fait la Tunisie pour la Lybie ? Impressionnant ! Rien que pour ca il faudrait être à jamais fier. « Louisa rajoutera que depuis que la Tunisie à un moment où elle affrontait une situation inconfortable a su ouvrir grande sa porte pour accueillir des populations fuyant la folie de khadaffi sa propre famille qui lui téléphonait quotidiennement n’ose plus lui demander de renter dans son pays. Mieux, ils viennent tous redécouvrir cette nouvelle Tunisie.

Un peu plus loin, c’est de cette même liberté que bénéficie deux journalistes allemands qui déambulent avec tout leur attirail dans les rues de la ville de Hammamet . Sans escortes, contrôles, censures ou encadrements, ils exercent leur métier en toute liberté. Ils quittent une maison  où ils ont rencontrés des gens heureux et authentiques. Ils prendront un café dans la boutique d’à côté et finiront leur journée avec un beau reportage qui saura mettre en avant un des joyaux de la Tunisie, son peuple.

 

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