Quant au sens du défi lui même, nous en rencontrons beaucoup dans notre quotidien : boulot, famille, relations,….Il est dommage de constater que beaucoup de gens baissent les bras au moment où ils font le plus gros du chemin vers l’accomplissement d’un objectif. C’est donc avant tout un entraînement mental. Ce défi représente aussi une source d’inspiration positive que je dédie à mon entourage, en l’occurrence à mes trois filles que j’essaye d’impliquer dans mon projet.

Quand le faites vous et pourquoi?

J’ai prévu de faire cette nage le dimanche 2 Septembre. Mais je vais devoir composer avec la météo. La direction et la vitesse du vent sont importants. Il faut que je m’assure une journée où il y a le minimum de vagues.

Je pourrais aussi reculer la date un peu, afin de m’assurer les meilleures conditions car ce défi est double: Un défi de distance (5000m) et de temps. Mon but est de faire la distance en moins de 2 heures.

Kélibia est une mer ouverte et donc assez difficile.

Effectivement. La mer de Kélibia est aussi très agréable. L’eau y est claire comme du cristal en certains endroits mais assez exposée aux vents. Il serait difficile de garantir une mer calme de bout en bout du parcours, soit de « Hammam El Ghezaz » à la plage « Chekilia ».

La natation fait revivre de bons souvenirs aux tunisiens avec notamment la merdaille d’or d’Oussama Mellouli. Que pensez-vous de son exploit?

En 1998, j’étais de passage à l’aéroport de Singapore. J’étais agréablement surpris de constater que l’agent de comptoir à l’aéroport connaissait notre pays, hélas souvent inconnue en dehors de la zone Méditerranée, grâce à Ali Hakimi s’était qualifié à la demi-finale des jeux olympiques. Quand j’étais au Japon pour la première fois en 1985, la plupart de ceux qui ont appris où se trouvait la Tunisie l’avaient appris grâce à l’exploit de Gammoudi aux jeux Olympiques de Tokyo de 1962.

C’est pour dire que l’exploit d’un sportif est d’une extrême importance pour une meilleure visibilité d’un pays.

Vous êtes agent de voyage spécialiste du marché japonais, comment s’est passé la saison 2012?

C’est vrai que « Batouta Voyages » a été connue d’abord en tant que spécialiste du marché japonais, mais elle a fait du chemin entre temps. Pour cette saison 2012 – 2013, qui devait commencer en Octobre, nous avons un état de réservation assez chargé. Si tout va bien, c’est-à-dire pas d’accidents en rapport avec la situation politique, cette saison devrait même être une année record!

Mais pour être franc, il est important de préciser que cet état on le doit surtout à la situation précaire de l’Egypte. Cela revient aussi à dire que  les touristes japonais risqueraient de changer de destination si jamais les conditions sécuritaires venaient à s’améliorer dans ce pays.

Comment réagissent les japonais face à la destination?

Comme tout les touristes, c’est la sécurité qui est la priorité. En général, les japonais (touristes et tours Opérateurs) font confiance aux consignes de leur Ministère des Affaires Etrangères qui met à leur disposition des informations assez précises et détaillées sur l’état de sécurité dans toutes les destinations.

Ils segmentent les destinations en zones de différents niveaux d’alerte. Au cours du deuxième semestre 2011 et le premier semestre 2012, tout le territoire tunisien était classé Niveau d’alerte 1, sauf les zones de Sidi Bouzid, Métlaoui qui étaient classés niveau 2.

En tant que spécialiste des marchés lointains, le tourisme tunisien a t-il profité de cette mise en lumière d’après la révolution?

Il est évident que la Tunisie n’a jamais joui d’un tel niveau de visibilité sur la scène internationale depuis la révolution.Maintenant, s’il est vrai qu’une destination a besoin d’être connu et médiatisé afin de maximiser ses chances de vente, il est encore plus vrai que nous traversons un moment délicat. La Tunisie est perçue comme un pays versant dans l’extrémisme religieux. Cela est du aux incidents causés par les groupes Salafistes. C’est une médiatisation très négative.

Quelle perception a t-on de la destination au Japon? Quelle est la nouvelle image de la Tunisie au Japon?

Pour les tunisiens, le Japon garde une image énigmatique. Je suis cependant étonné que beaucoup de tunisiens confondent encore le Japon avec la Chine. Pour ceux que nous avons eu le plaisir d’accompagner au Japon dans des programmes organisés, le coup de foudre ne rate jamais. Les Tunisiens découvrent un pays de rêves !

Quant au japonais, ils reconnaissent l’importance historique de Carthage et valorisent beaucoup le courage de Hannibal à avoir tenu tête à Rome. Il y a même un historien japonais, Morimoto, qui a écrit un livre où il a tracé un parallélisme entre l’histoire de Carthage et celle du Japon. Il y est met les japonais en garde de ne pas s’obstiner à vouloir tenir tête aux USA, au risque de subir le même sort que Carthage face à Rome à la suite de la dernière guerre punique.

Quant à la nouvelle Tunisie, c’est vrai que les Japonais reconnaissent le courage des tunisiens à avoir créé une première dans le monde Arabe. La Tunisie est considérée comme un pays à haut potentiel dans la majorité des domaines. Désormais, il fait prouver qu’ils avaient raison.

 

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