SAMYM est le nom d’un concept store qui se veut quasiment le temple de l’artisanat dédié à l’Afrique en Tunisie, à la Marsa, juste derrière le “Petit Salem”. Concentré d’Afrique, la boutique est conçue par Meriem Dridi Nalletamby qui y expose des objets de Mali, Sénégal, Mali, Côte d’ivoire, ….
La jeune femme partage avec ses clients, une même passion; celle du continent mais aussi et surtout celle du partage et des rencontres conviviales. En témoigne le dernier événement qu’a organisé SAMYM; un atelier d’initiation à l’art d’attacher le foulard Africain.
Attacher un foulard dans les pays d’Afrique s’apprend en famille et dès le plus jeune âge. Les femmes se coiffent avec un bout de leur pagne, qui selon qu’il est simple ou double, comprenez petit format ou grand, permet des noués des plus simples aux plus élégants et compliqués.
Durant cet atelier organisé par SAMYM, les curieuses étaient nombreuses. Toutes se sont essayées à cet art présenté et expliqué par une coiffeuse d’Abidjan qui avec sourires et fierté, expliquait les noms des différentes manières de nouer le turban; en fleur, coquillage, éventail, ventilateur, pomme au milieu de côté au centre ou en bas…
Nouer un foulard prend entre 5 et 10 minutes en fonction de la complexité de la coiffure et cet accessoire de mode est vraiment capable de relooker, d’embellir et de cacher une (mauvaise) coiffure.
Le foulard est aujourd’hui un accessoire de mode et une fierté pour les femmes Africaines, alors qu’il était le symbole de leur rejet dans les années noires de l’esclavage au Etats Unis d’Amérique. Au fil des ans, le foulard est devenu revendication, symbole identitaire et fierté porté notamment par des figures emblématiques afro- américaines comme Nina Simone ou Meriem Makeba. Dans les années 80 et 90, le foulard fait son entrée dans le milieu de la mode. Aujourd’hui de nombreuses stars américaines comme Erykah Badu, Lauryn Hill ou encore le mannequin Lupita Nyong’o portent le foulard.
Ceci dit, si l’attaché de foulard est commun à de nombreux pays d’Afrique, il est aussi important de retenir que les femmes Africaines dont les “Bambara” portaient le foulard pour se protéger des mauvais esprits. Le foulard était donc une protection divine contre les êtres surnaturels”. Chez les Senoufo, le foulard a une signification religieuse. Porter le foulard est également une pratique commune dans plusieurs cultures pendant de grandes cérémonies telles que le mariage, étant donné que cet accessoire est considéré comme un attribut de la féminité. Dans la société Yorouba, il a été utilisé par les femmes pour décrire leur situation amoureuse : le bout du foulard qui pointe à droite montre que la femme qui le porte est mariée; par contre, s’il pointe à gauche, cela signifie que la femme en question est disponible.
Aujourd’hui, le foulard est avant tout symbole d’Africanité et de féminité. Il est incontestable qu’il n’a pas perdu son sens traditionnel mais il est désormais un des symboles d’une Afrique qui a conquis le monde.
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