Retour en arrière sur une catastrophe aussi prévisible qu’évitable. Face au marasme du tourisme en  Tunisie, les Tours operateurs étrangers décident un à un d’annuler leurs vols charters vers le pays. Conséquences directes : 50% de vols charters vers la Tunisie en moins pour cet été, des disponibilités principalement en vols réguliers à des prix «caviar»… Jugez plutôt un Paris/Tunis en A/R, du 11 au 31 juillet ne vous coutera que 1335 euros (2500 DT) sur Tunisair contre au maximum 500 euros (950 dt) l’année dernière. Ajouté à cela, l’emballement des réservations « last minute » chez les touristes et les Tunisiens de l’étranger et vous obtenez pour l’Europe et le Moyen Orient, des niveaux de prix pour la Tunisie tristement historiques.

En cause, les stratégies yield management des compagnies aériennes qui dictent ainsi leur loi : peu de capacité + beaucoup de demandes = prix « caviar ». Face à cette logique 100%  financière, les appels citoyens de détresse des Tunisiens de l’étranger,  partout dans le monde, souhaitant rentrer au pays à des prix raisonnables, sonnent bien creux. Portant, dans cette affaire patriotisme et business sont facilement conciliables.

Fragilisée financièrement, la compagnie nationale Tunisair applique la politique des petits pas. Sa stratégie 100% financière consiste à ne rajouter des vols supplémentaires qu’une fois le dernier siège vendu, faisant ainsi fi des milliers de concitoyens restés sur le carreau car ne pouvant pas se payer un billet correspondant pour certain à un mois de leur salaire.

Depuis plusieurs semaines, tous  nos appels aux autorités compétentes sont restés vains. Seul Mr les ministres Mr Mohamed Ennaceur et Mr Mehdi Houas, ont pris quelques  initiatives. Ce dernier s’est saisi personnellement du dossier et compte très rapidement trouver une solution.

L’urgence est là et se compte en jours. La solution est pourtant simplissime : ajouter des vols et contribuer ainsi à augmenter les capacités ce qui fera baisser les prix et rendra le sourire à des dizaines de milliers de concitoyens actuellement à quai.

Après cette crise, nul doute que les attentes autour de  l’Open Sky (libération du transport aérien) prévu en 2012 seront plus fortes. Oui !  La saison 2011 vient de montrer que les intérêts des compagnies aériennes (même quand elles sont publiques), les intérêts des voyageurs et les intérêts de notre pays ne vont pas toujours dans le même sens.

Samir Bouzidi

{mainvote}