Enfin ! La présentation au public de « Tunisie Gourmande, le carnet de cuisine de Jacqueline Bismuth » paru aux éditions de la Martinière, ainsi que sa signature sont prévues samedi 20 mai à 17 heures à la librairie Mille Feuilles. Le libraire avait dû annuler la signature prévue en avril, n’ayant plus assez d’exemplaires en réserve. Le livre était attendu en France où il a été présenté au salon du livre au stand de la Tunisie, en avril dernier. (Il est n°1 des ventes de livres de cuisine sur Amazon), mais aussi en Tunisie où il fut provisoirement épuisé, c’est dire le succès et l’engouement qu’il engendre ! Par Edia Lesage
Un roman savoureux
C’est que « Tunisie gourmande se lit comme un roman savoureux, et non comme un livre de cuisine. Il commence d’ailleurs en ces termes : « La m’loukhia la plus chère du monde ! » Quatre heures à conseiller sa fille et la copine qui surveillait le plat au téléphone ! Qui n’a pas connu une telle situation ? Jacqueline Bismuth nous la raconte avec humour. « Côté plat bon marché, c’était foutu ! » C’est dans les échanges téléphoniques entre Jacqueline et sa fille que se trouve l’origine du « carnet de cuisine » qu’elle a réalisé en pensant à tous ceux qui voudraient se régaler avec les vraies saveurs de la cuisine tunisienne.
Une œuvre longue et minutieuse qui est l’occasion de souvenirs et d’une rencontre.
Au départ, L’auteure disposait d’une « dizaine de recettes » et quand elle a décidé de se lancer dans un livre, ça ne lui a pas paru impossible. Au final, c’est un « carnet » de deux cents recettes qu’elle a finalement retenues. Ces recettes sont écrites dans un esprit de transmission, non seulement d’une cuisine mais d’un art de vivre et d’une histoire. A cela, s’ajoute une rencontre avec la photographe désignée par l’éditeur, Céline Anaya Gautier, qui est franco péruvienne. C’est une jeune femme pour laquelle la Tunisie était une terre encore inconnue qui s’est finalement révélée faire partie de son histoire personnelle. Ses photographies, aux couleurs mates et chatoyantes alternent le documentaire et l’allégorique, l’analytique et l’abstrait et contribuent à faire de ce livre un roman photographique, aussi.
Plus qu’un livre de recette, un roman culinaire.
Jacqueline nous conte des histoires. Elle couchait déjà sur le papier des anecdotes familiales et voulait en faire un livre qu’elle imaginait en parodie de polar. C’est ainsi qu’est né « La Goulette, quelle histoire, cette histoire ! » (éditions Heliafric, 1999) qui racontait sa vie, la sauvegarde d’un sabir et, surtout, d’une atmosphère, la nostalgie d’une époque qui allait tomber dans l’oubli. Le « carnet de cuisine » est une continuation de cette lutte pour conserver cette mémoire car « la cuisine est une partie d’une culture » et « cela crève le cœur de voir les gens aujourd’hui manger n’importe quoi et penser que c’est tunisien ».
Une manière de résister à une acculturation contemporaine.
On aura compris l’esprit du livre : il s’agit de sauvegarder une tradition et un patrimoine, c’est une manière de résister.C’est vouloir préserver un patrimoine immatériel qui est essentiel à nos identités.
La couverture du livre illustre ce propos : « Une main de Fatma bleue de Tunisie » posée sur un « fond rouge de Tunisie » qui fait apparaître en filigrane les carreaux de céramique de la cuisine de l’écrivaine.
Pour en savoir plus: Tunisie Goumande « le carnet de cuisine de Jacqueline Bismuth –Editions de la Martinière. 2017. Photographies de Céline Anaya Gautier.
E.L.17/ 05/ 2017 – Photographies. Amandine Lesage.