Délices et miettes de la médina
J’ai eu le plaisir de m’asseoir à la table « Dar Slah » et j’en suis ressorti avec le plaisir d’avoir effectué un voyage édifiant dans quelques-unes des meilleures réalités culinaires tunisiennes. Sans savoir de quoi les lendemains sont faits dans les restaurants tunisois, je n’ose évidemment conseiller le détour mais l’escale par le « couscous au osbane » permet sans doute d’effectuer un lien, ma foi, assez concret entre la table de ce restaurant et la cuisine familiale tunisienne.

« El Ali », c’est un peu le contre-pied. Cette maison magnifiquement restaurée respire la subtile association de la bonne restauration et de la culture à portée de mains. Les espaces judicieusement agencés et le cadre à la fois intime et confortable diffusent une impression de bien-être. Sous sa couverture cartonnée recouverte de cuir, le menu ressemble à une invitation qui vous fait saliver.
« El Ali déploie tout son savoir-faire pour vous concocter des mets traditionnels revisités ».
Et quel voyage !

Avec ses kabama, riz au safran, poulet farçi, tajine rose blanche… les volailles composent le plus délicieux des poulaillers.Les tajine merguez, “market zitoun”, “waréd échém”… déclinent le veau sur toute la gamme. L’incontournable agneau propose mille détours à travers ses “nouasser”, couscous, mosli, agneau à l’ancienne, “lahmet mâalma”…La Méditerranée laisse poindre toutes ses richesses avec ses poissons grillé et au four, raie labhar, kabkabou… Enfin dans les « Vieilles marmites » du chef, on voudrait tout goûter des “kaftéji kébda”, “mét’théwma”, “matfouna”, “rouz jerbi”, couscous “osbén”…

Oui mais… De ce menu de prince, on ne déguste que les miettes… « Ça, monsieur, nous ne faisons pas aujourd’hui »!  « Non, ce plat, nous ne le faisons pas »…Et vous voilà ramené à cinq pauvres petits « plats du jour » à côté desquels il n’y a aucun plat des autres jours.

Dommage ! Triste ! Décevant ! Surtout en regard de toutes les promesses du lieu et de la carte.

Alain Térmiseau

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