Passionnée autant que passionnante, volontaire autant que résistante, Samira Arous Ouslati n’est pas une femme commune. Sa relation de conservatrice avec le musée archéologique de Sfax est fusionnelle. Son quotidien est fait de batailles pour valoriser un patrimoine peu connu et pour panser les blessures du temps subies par le musée.
Au fils des ans, venir au travail tous les jours devient de plus en plus douloureux pour Samira Arous Ouslati. Voyant des faisselles des tableaux de mosaïque tomber avec insistance et constatant les reports d’une réhabilitation du musée qui traîne depuis 2008, Samira tire sonnette d’alarme sur cris d’alerte.
Consciente des limites financières de son administration, compréhensive à l’égard d’une transition politique et économique que traverse la Tunisie au lendemain du 14 janviers 2011, elle décide d’agir, soutenue par le soutien inconditionnel de son patron direct, Mr Ammar Othman, inspecteur régional du Patrimoine du Sahel Sud.
Samira Arous Ouslati regrette :
«Ce sont les nombreux problèmes d’ordre financier qui portent atteinte au musée. L’Etat avait octroyé un budget d’environ 300 mille dinars à notre musée , et c’est bien évidemment une somme insuffisante. La rénovation des pièces de verrerie, des fresques et des mosaïques romaines coûtent à elles seules une fortune ! »
Pour palier au déficit en ressources humaines et financières, la conservatrice n’y va pas par quatre chemins. Elle forme son équipe et met en place un atelier de mosaïque composé du personnel du musée: 3 ouvriers, une aide conservatrice et la conservatrice elle-même. Tous sont aujourd’hui dans une course effrénée de lutte contre le temps, l’humidité et le délabrement des tableaux de mosaïque.
Mais le défi de l’équipe du musée de Sfax ne s’arrête pas là ! Restaurer les pièces c’est important, mais revoir toute la conception du musée et assurer son rayonnement pour que plus jamais il ne soit menacé, impose d’en faire un lieu de culture et d’animation de la ville. Et cela commence aujourd’hui, notamment par la sensibilisation des plus jeunes. Aujourd’hui, le musée commence à rayonner sur son environnement et des ateliers de mosaïque sont organisés dans diverses écoles primaires de la ville pour initier les petits à cet art si précieux.
Quand elle n’est pas à quatre pattes en train de restaurer une mosaïque, Samira remplit des requêtes et des rapports pour achever la conception du musée archéologique de Sfax dans son nouvel habillage : “ Notre musée fait l’exception. Il s’agit de l’unique musée restauré en Tunisie par des compétences 100% tunisiennes” précise t-elle fièrement.
Crédit photo: Pierre Gassin
J’ai la chance de connaître cette personne et je l’apprecie Beaucoup.
Elle m’a fait partagé sa passion et j’admire son travail et ses compétences qu’elle partage et transmet !
Bravo.
Merci de ce témoignage Didier. Pour 1001Tunisie, cette femme est un modèle