Fatma Samet remarque il y’a quelques décennies que l’art de la broderie de Kerkenah commence a disparaître. Elle s’engage alors à tisser et apprendre à tisser. Et depuis, elle n’a jamais cessé. Par Amel DJAIT
Derrière Kerkenatiss, se confirme un réseau de tisserands et de brodeuses qui a transformé des années durant les fibres naturelles en voilages, étamines et étoffes. Une myriade d’articles de linge de maison et d’accessoires tissés artisanalement par des hommes et des femmes au grand talent, que Fatma Samet dirige. Elle y mêle sans cesse des fils de lin, de coton, de laine et de soie à des poils de chameau pour créer des textures contemporaines, uniques de fluidité et de finesse.
Aujourd’hui, elle remet le couvert et part pour une nouvelle aventure; une collection de vêtements; foulards, manteaux, robes, cafetans, vertes, vestes….
Elle habille la femme moderne de pièces unique réalisées par les femmes de Kerkennah. Elle habille les femmes de Tunisie et du monde de sa passion pour Kerkenah.
Pour Fatma Samet, chque pièce de Kerkenah raconte une technique ancestrale : « A Kerkennah, l’homme tisse une étoffe unie pour que la femme lui donne une couleur et l’ornemente avec une broderie de points comptés. La broderie de Kerkennah, répertoriée dans le Musée de l’Homme à Paris, remonte peut être à l’époque punique et incarne le résultat de métissages d’hommes et de civilisations qui ont débarqué sur l’ile au fil des âges. C’est un assortiment extraordinaire de sensibilités de femmes qui ont réussi à construire, selon les règles du partage, de l’amitié et de l’échange, un mélange de plusieurs types de points ».
Aujourd’hui, c’est cette même histoire qu’elle raconte encore et encore et autrement…
La collection Kekanatiss 2017/2018 en photos: Reportage photos de Pierre Gassin