maison dedine sidi bou said

La maison d’hôtes tunisienne d’aujourd’hui repose sur une ambition : faire connaître, bien au-delà des images cartes postales, la Tunisie. Souvent, celle-ci raconte une situation géographique, une histoire personnelle, une option décorative et architecturale, une profession, un art de vivre et par-dessus tout, elle met en avant la personnalité du propriétaire et son concept de l’hospitalité. Franchir le seuil d’une maison d’hôtes à Sidi Bou Saïd, Tozeur, Kairouan ou Nabeul se fait-il de la même manière ? Qui sont les acteurs de cette filière qui séduit une large tranche de tunisiens et de plus en plus de clients à l’international ? Petit tour des nouvelles adresses qui captent l’attention et dessinent une filière en devenir. Amel DJAIT

Cette petite balade dans les chambres d’hôtes du pays pourrait commencer avec la plus insolite d’entre elles, avec Amel Ben Jerad, propriétaire de CarAmel, une chambre aménagée dans un bus qui ne désemplit pas depuis son ouverture. C’est la propriétaire des lieux qui a conçu et porté son projet. Elle l’explique: “ Je voulais un hébergement original et léger puisque la loi ne m’autorisait pas à construire dans le domaine maritime. J’en ai fait un atout, un avantage en dépassant cet obstacle. Aujourd’hui, recevoir dans mon bus me donne du baume au cœur. J’adore voir d’abord la surprise et l’amusement, puis le plaisir et le bonheur dans les yeux de mes clients “.

Une maison dans un bus

La naissance des maisons d’hôtes en Tunisie a commencé vers la fin des années 2000. Portées par des opérateurs timides mais volontaires, les premiers projets s’inspirent des expériences menées dans des pays comme la France, l’Italie, le Maroc…
Pour certains, cet engagement dans l’hébergement alternatif signait une opposition au tourisme exclusivement balnéaire et souvent de masse. Pour beaucoup, ces nouvelles formes d’hébergement se dressaient comme une issue à une reconstruction différente de la destination avec des focus sur le tourisme durable, la culture, le développement régional, le marketing territorial…

Un palais dans la médina

Investir dans un territoire est le principal leitmotiv de certains entrepreneurs. Leila Ben Gacem, avec ses deux fameuses maisons d’hôtes dans la médina de Tunis, Dar Ben Gacem, en est l’exemple. La jeune femme s’investit dans un site inscrit au Patrimoine de l’UNESCO et y crée des circuits, implique la jeunesse du quartier autour de son entreprise, anime des conférences-dîners autour de la cuisine tunisienne, réhabilite des métiers…

Verrerie de Dar Ben Gacem
Dat Ben Gacem ou quand l’art et l’artisanat se rencontrent dans la médina

Dans cette verve, un autre exemple est à mentionner : Dar Zaghouane, le premier gîte rural du pays à réussir à créer une destination pour le tourisme rural et local avec notamment l’animation d’ateliers de produits du terroir, l’ouverture d’un spa et d’un hammam écologique et une intégration incontestable dans l’environnement régional.

Premier Hammam écologique de Tunisie dans le gite rural de Zaghouane; le Dar Zaghouane

« Dar », là où tout commence…

Aujourd’hui les maisons d’hôtes sont tendance. Affirmées, elles développent leurs identités, sculptent leurs offres et font partie intégrante du paysage touristique tunisien. Ici et là, elles éclosent par dizaines et deviennent la seule porte accessible pour découvrir l’intimité d’un village berbère perché dans le roc, un village andalou où le temps s’écoule paisiblement ou encore un palais du 17ème siècle qui renaît de ses cendres. N’est-ce pas là l’essentiel de l’intention des maisons d’hôtes tunisiennes ? Inviter à faire un pas pour se reconnecter à l’important : rencontrer l’autre, écouter, être reçu chez lui, se laisser guider, recevoir et donner…

La maison d’hôtes est un moyen d’aborder différemment un voyage qui ouvre souvent sur des sujets engagés culturels, historiques ou d’actualité, porteurs de valeurs qui nous sont importantes. Ces « dars » qui s’ouvrent sont le cœur palpitant de la générosité d’opérateurs économiques éclairés répondant à la curiosité et aux nouveaux besoins de clients en attente d’expériences.

Un outil de développement régional

Après le 14 janvier et avec les diverses crises qui ont largement frappé le tourisme tunisien, les maisons d’hôtes sont devenues un des principaux vecteurs de la réappropriation du pays par le voyageur local. Elles sont un outil de développement régional en devenir.
Aujourd’hui sillonner le pays pour en explorer les moindres recoins est possible grâce à ces maisons d’hôtes. Au-delà de l’expérience, c’est le début de la concrétisation de la promesse de ce nouveau tourisme pour lequel, de nombreux tunisiens se prennent de passion et travaillent avec acharnement.

Ces « dars » qui s’ouvrent sont le cœur palpitant de la générosité d’opérateurs économiques éclairés répondant à la curiosité et aux nouveaux besoins de clients en attente d’expériences.

Que cela soit à El Oueslatia avec Dar El Henchir, un gîte rural bâti dans une ferme biologique face au village de Kesra ou à Sidi Bou Saïd avec le luxe et le raffinement de Maison Dedine, les maisons d’hôtes de Tunisie racontent aussi et surtout un héritage qui se convertit, une vision de nouveaux opérateurs économiques pour leur pays.

Moez Sinaoui, le propriétaire de Maison Dedine résume parfaitement cet état d’esprit : “Maison Dedine est d’abord un hommage à feu mon père Saadeddine Sinaoui, l’homme qui a bâti cette maison pierre par pierre pendant 7 longues années. C’est sa signature que l’on retrouve dans chaque détail de la maison, où chacune des chambres porte le nom d’un membre de sa famille à laquelle il était profondément attaché. Ce projet est la consécration d’une longue carrière hôtelière, un métier que j’ai toujours exercé avec passion et ambition, l’ambition de voir émerger en Tunisie une hôtellerie haut de gamme répondant aux exigences d’une clientèle sélective. J’ai été guidé dans ce projet par une envie constante, celle de sortir des sentiers battus, de tirer un maximum vers le haut, notamment en matière de service. La maison a ses atouts de part son emplacement, son architecture et son histoire. Nous avions une exigence fortement élevée pour les prestations de services. C’est cette exigence qui a motivé notre désir d’affilier Maison Dedine au réseau « Les Collectionneurs » créé par Alain Ducasse et comptant aujourd’hui 485 adresses uniques d’hôtels de charme à travers le monde. Notre maison est désormais le 1er hôtel portant ce label en Tunisie.”

Dar Dedine

Différents mais jamais opposés, les projets deviennent, ensemble, un tout cohérent. Une réponse à la même conviction et nécessité : une invitation personnelle à découvrir intimement et délicatement la Tunisie.

Contacts

Car Amel : Tazarka – Beni Khiar – Tunis. (+216) 54 338 768
Dar Ben Gacem : 38, Rue du Pacha, 1006 Tunis La Medina – Tunisie . (+216) 71 563 742 . Info@darbengacem.com www.darbengacem.com

Dar Zaghouane : Route de Rouiguia – Zaghouane – Tunisie (+216)  72 675 422 / (+216) 26 309 103 darzaghouan@gmail.com www.darzaghouane.com

Dar El Henchir : Km 55 Route De Kairouan Oueslatia 3120- Tunisie (+216) 23 302 239 www.darelhenchir.tn
Maison Dedine : N°3 Rue John Kennedy Sidi Bou Said – Tunisie (+216)  20 327 189 contact@maisondedine.tn www.maisondedine.com