La ville de Clypea a été fondée par les Syracusiens qui en avaient fait une tête de pont de leur invasion de l’Afrique du Nord. Elle fut par la suite récupérée par les Carthaginois puis par les Romains. C’était une des places fortes stratégiques durant les guerres puniques et sous les remparts de la citadelle se disputèrent de nombreuses batailles décisives. Les restes de la citadelle romaine sont toujours visibles dans l’enceinte actuelle du fort.
Peu à peu la métropole du Nord Est tunisien a perdu de son influence et la population qu’abritait la citadelle se décida a fonder, au XI ème siècle, à quelques kilomètres du fort, la cité de Kélibia, pour se tenir à l’écart des canons des flottes siciliennes. Toutefois le Bordj ne fut jamais abandonnée, au contraire il a été régulièrement renforcé et réaménagé pour l’essentiel par les princes de Tunis, par les Ottomans et les espagnols.
Quand on arrive au pied de l’édifice couleur sable, entouré d’acacias et de mimosas, on est impressionnés par son aspect massif et trapu, du fait des renforts qui entourent la base de ses murailles et de ses tours.
Pour accéder à l’intérieur du fort, il faut emprunter une rampe qui vous mènera vers une chapelle byzantine, où sont exposés de nombreux documents relatifs à l’architecture du fort. En vous engageant sur le chemin de ronde vous pourrez apprécier la vue sur la ville de Kélibia et des campagnes environnantes mais surtout sur la superbe plage de sable blanc de la Mansourah, juste au pied du fort.
Par beau temps vous pourrez même voir Pantelleria, l’île italienne la plus proche de nos côtes.
Et comme les vacances c’est aussi le farniente, nous vous invitons à aller boire un verre de thé au café du fort, situé juste en face de la muraille, au bord de la route, en contrebas. C’est un des plus beaux cafés du pays, qui n’a rien à envier au café des délices, et qui a pour lui d’avoir gardé un aspect rustique unique. Vous pourrez siroter un thé ou un café, un jus de fraise ou de citron, allongés sur des nattes, tapis et peaux de chèvres bigarrés, face à la mer.
S.S – photo: B. Houria Farouk
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