Dans la région du Nord Ouest tunisien, la Khroumirie, est la région la plus verte du pays. Centre de production d’huiles végétales telles que le lentisque, cet autre or vert de Tunisie dont on ne compte plus les vertus, il y est produit des des huiles essentielles de qualité. Bien évidemment, le Nord-Ouest est aussi et surtout le territoire du chêne-liège, un arbre dont la silhouette marque les esprits et dont la taille dépasse en moyenne les 15 mètres. Reportage durant la saison de la levée du liège. Par Amel DJAIT
Les prix du liège sont en hausse et la production tunisienne en baisse
Aujourd’hui plus de 70113 ha sont recouverts de chêne liège et la production de la Tunisie est de 43 420(qx) en 2018 pour 41 947(qx) vendus. A tire indicatif, le prix du liège est de 166,40 D/ qI) pour un total valeur de 6 980 080 DT. En 2000, la Tunisie produisait 129 410 (qx). Sur le cours mondial, le prix du liège en 2000 était autour de 70Dt/qi. Il est à plus de 160 Dt/qi en 2018. (*)
Arbre unique en son genre et spécifique à la région, le chêne liège se régénère une fois que son écorce est extraite car celui-ci ne se coupe pas. On le prélève tous les 12 ans et il ne commence à donner un liège de qualité qu’au bout du troisième démasclage pour en fournir pendant environ un siècle et demi.
Zen comme un chêne
Complexe, l’écorçage du chêne-liège est un processus ancestral réalisé par un spécialiste, le leveur. Ce travail qui exige beaucoup de dextérité pour ne pas blesser l’arbre s’exécute en cinq étapes : l’ouverture, la séparation, le découpage, l’extraction, la levée et le marquage.
Le séchage s’étale sur au moins six mois. La Tunisie est 5 ème producteur mondial d’un liège de qualité, qui sert surtout à fabriquer des bouchons pour le vin et reste une filière qui fait vivre plus de 2000 ouvriers pendant au moins six mois.
Les leveurs de liège sont une communauté difficile à pénétrer
Aujourd’hui les leveurs sont des jeunes de la région qui arrivent en motos et passent des mois dans les antres de la forêt. Si les techniques ancestrales sont encore préservées, la communauté des leveurs se réduit d’année en année et demeure un cercle fermé, difficile à pénétrer.
La campagne du liège est un moment important pour les populations forestières. Celle-ci se fait sous contrôle sérieux de la part des gardes forestiers et des autorités locales ( surveillance, interdiction de fumer, protection du vol, limitation des zones de récolte… )
Crédit photos: Pierre Gassin
(*) source: Régie d’Exploitation Forestière