L’amphithéâtre romain d’El Jem a retrouvé toute sa grandeur samedi 30 juin 2018 à l’occasion de la présentation du célébrissime Opéra de Giuseppi Verdi en préouverture du Festival International de Musique Symphonique d’El Jem. Ressuscité de sa torpeur hivernale, ce grand édifice millénaire, avec ses colonnes monumentales et son arène impressionnante témoin d’un passé chargé d’histoire a été merveilleusement éclairée par mille et une bougies qui lui ont donné une dimension sublime le plongeant dans un temps où les divas occupaient les devants de cette scène mythique.
Samedi dernier, ce fut aux artistes italiens et tunisiens d’occuper les lieux pour interpréter l’une des plus belles créations de l’Opéra italien, « Aida »pour nous raconter l’histoire d’une passion pas comme les autres. Cet événement majeur s’est déroulé en présence de M. Mohamed Ennacer Président de l’ARP, M.Mohamed Zinelabidine Ministre des Affaires Culturelles et son Excellence Lorenzo Fanara Ambassadeur d’Italie à Tunis. Et il n’y a pas mieux que « Aida » de Verdi, l’Opéra qui célèbre l’amour dans sa forme la plus achevée pour sceller les liens d’amitiés entre la Tunisie et l’Italie qui partagent en commun un patrimoine millénaire, une aire géographique berceau des civilisations et un présent tourné vers un avenir prometteur.
Cette opéra en particulier est d’ailleurs un projet commun co réalisé par l’Orchestre et Chœur de l’Opéra de Tunis, l’Orchestra Sinfonica E coro del Luglio Musicale Trapanese, l’Orchestre Symphonique Tunisien et des danseurs Tunisiens.
Samedi, à 21h00 le public a déjà occupé les gradins et l’amphithéâtre a eu du mal contenir ses visiteurs venus de partout. 21h30, le grand orchestre de cet Opéra est en place. Un grand silence a envahi les lieux avant que les notes de l’hymne national tunisien et de l’hymne national italien soient interprétés.
Sous la baguette du Chef d’Orchestre Andréa Certa et une mise en scène de Raffaele di Florio, l’opéra s’ouvre avec sur scène un roi en pleine puissance enragé d’apprendre par un émissaire que son trône est en danger. En costume d’époque, et dans un décor amovible d’une extrême beauté donnant à voir de grandes murailles, une armoirie géante du royaume, un roi et ses fidèles serviteurs le chœur s’est déchaîné dans une démonstration fascinante de virtuosité. Le son a surgi de partout avec délicatesse et force au bonheur d’un public averti et qui a été surpris de voir les trompettistes surgir des gradins.
L’histoire d’Aida se déroule avec un art d’une extrême subtilité et raffinement. C’est l’Opéra dans toute son exubérance où les costumes, les danses, la vocalise fusionnent pour offrir une fresque harmonieuse de couleurs et de sonorités qui font du bien au corps et à l’âme
les grands vocalistes italiens avec au rôle d’Aida : Maité Alberola (Soprano), d’Amneris :Daniela Diakova (Mezzo-Soprano), de Radamès :Dario Prola(Ténor), d’Amonasro: Giuseppe Garra (Baryton), de Ramphis :Andréa Comelli (Basse), du roi d’Egypte :Enrico Rinaldo (Basse) de La grande Prêtresse :Luciana Pansa (Soprano), et du messager : Giuseppe Infantino (ténor) se sont relayés pour raconter l’histoire d’une passion.
En tout, plus de 150 artistes entre instrumentistes, chanteurs solistes de grande renommée mondiale, choristes, danseurs et figurants ont transporté le public d’El Jem à Memphis et à Thèbes au temps des Pharaons racontant l’intrigue amoureuse entre Aida, une princesse éthiopienne tombée en esclavage et Radamés, un officier égyptien en temps de guerre entre leurs deux peuples.
Ce grand Opéra en 4 actes a nécessité des moyens humains considérables. Les décors, la scénographie et les costumes ont été réalisés en Tunisie avec le concours des meilleures compétences nationales. Une soirée de grande facture artistique qui restera à jamais gravée dans les annales du Festival d’El Jem comme une œuvre grandiose à laquelle les musiciens tunisiens du Chœur et l’Orchestre de l’Opéra de Tunis et de l’Orchestre symphonique tunisien ont pris part.
Source: CP