Harissa

Il y a plus de quarante-cinq ans, dans les plaines fertiles de l’Oueslatia, dans le gouvernorat de Kairouan, commençait l’histoire de Jouda https://www.jouda.com.tn. L’entreprise produit dès lors de l’Harissa et de la Tomate. Aujourd’hui, celle-ci s’inscrit dans le label national, le FOOD QUALITY LABEL et s’engage avec divers acteurs de la filière pour l’inscription de ce produit du terroir dans la liste mondiale du patrimoine mondial de l’UNESCO. Interview conduit par Wassim Ben Yahia

1001Tunisie : Pouvez-vous nous parler un petit peu de votre marque Jouda ?

Montacer Khalfallah : Il s’agit d’une marque d’Harissa et concentré de tomates. L’usine qui se trouve à Kairouan est en pleine évolution. Nous concentrons nos efforts sur l’amélioration de la qualité et la chaîne de valeur en collaboration avec les agriculteurs.

La marque Jouda passe actuellement par une toute nouvelle étape, avec 100% de contrats de culture pour garantir une meilleure qualité finale. Le raisonnement de la marque se dirige vers l’encadrement des agriculteurs et leur financement, dans le but de créer un produit dans les meilleures conditions, à travers aussi la planification avec l’agriculteur du choix variétal. Nous essayons en fait d’allonger au maximum la chaîne pour la profitabilité de l’agriculture en particulier et de celle de l’industrie en Tunisie de façon générale.

Quels sont vos projets et ambitions?

A part le marché local, Jouda vise désormais l’international (l’Europe, le Moyen-orient et le marché américain) en plus des marchés limitrophes que sont l’Algérie et la Libye. Nous participons, entre autres, à des foires en partenariat avec le CEPEX, le ministère du Commerce…

Nous sommes aussi en train de travailler sur les certifications nécessaires pour accéder plus facilement à l’export. Nous avons déjà commencé à diversifier nos produits et aussi l’emballage pour être compétitifs et présents dans les marchés internationaux. Nos concentrés de tomates seront bientôt disponibles dans des bocaux en verre, boîtes en plastique, en squeez…

Nous travaillons en concertation avec l’Union des Agriculteurs ( UTAP) en vue de développer les produits tunisiens sur les marchés internationaux.

Pour obtenir des résultats concluants ne faut -il pas avancer groupés?

Absolument. Je suis membre du Conseil d’administration du Groupement des Industries de Conserves Alimentaires ( GICA) et cela nous aide à assembler nos efforts dans l’intérêt des industriels tunisiens de ce secteur. Nous travaillons en concertation avec l’Union des Agriculteurs ( UTAP) en vue de développer les produits tunisiens sur les marchés internationaux.

Combien de personnes employez-vous ?

Le nombre d’employés de l’usine dépend de la saison. Lors de la saison des tomates et de l’Harissa, le nombre d’employés peut atteindre les 350 personnes. Nous sommes actuellement en train d’améliorer le taux d’encadrement au sein de notre société pour que nos ingénieurs et techniciens suivent l’évolution du marché. Nos équipements sont aussi désormais plus modernes et suivant les évolutions technologiques mondiales.

Notre objectif est d’augmenter le nombre des industriels participant à la labellisation “Food Quality Label” et suivre de près les quantités produites. Nous avons commencé par 200 tonnes par an.

Pourquoi viser la labellisation de l’Harissa ? Qu’est ce que cela va apporter à l’industriel que vous êtes?

La Tunisie dispose de produits de terroir d’exception, notamment l’Harissa. Malheureusement, tout au long des années précédentes, nous ne l’avons pas valorisé. D’ailleurs, nous remarquons qu’aujourd’hui les marchés limitrophes sont en train d’exploiter le nom de l’Harissa, comme l’Algérie ou le Maroc. Nous ne devons plus rester les bras croisés. L’Harissa tunisienne doit devenir une marque déposée. Sa production comporte certaines spécificités à respecter et elle dispose d’un cahier de charges que les industriels doivent suivre. D’ailleurs, un Comité national se charge de cette affaire !

Actuellement, notre objectif est d’augmenter le nombre des industriels participant à la labellisation “Food Quality Label” et suivre de près les quantités produites. Nous avons commencé par 200 tonnes par an. Nous visons l’augmentation de la production pour couvrir le marché tunisien et celui à l’export.

Nous ne devons plus rester les bras croisés. L’Harissa tunisienne doit devenir une marque déposée. Sa production comporte certaines spécificités à respecter

Quels sont vos prévisions pour les années à venir pour le marché national et international ?

Les marchés internationaux sont de plus en plus exigeants. Pour accéder aux marchés européens et américains, il faut avoir un cahier de charges respecté. C’est dans cette optique que Jouda est en train d’organiser sa production et appliquer les consignes de son cahier des charges pour accéder à ces marchés facilement.

Accorder l’agréage dans ces marchés n’est pas facile. Tout produits entrant par exemple sur le marché américain passe impérativement par plusieurs analyses et contrôles au préalable. Les sociétés dont les produits ne respectent pas les conditions exigées sont donc privées du droit à l’exportation. Nous devons pénétrer les marchés internationaux par la grande porte !

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