Huile de pépins de figue de barbarie: Chose promise, chose due !

Est-il possible de lancer en 5 ans une filière? Par les temps qui courent en Tunisie, il est difficile de répondre par l’affirmative. Pourtant, quand un “petit” miracle arrive, il faut le mentionner. Et celui -ci est arrivé dans la filière de l’huile de pépins de figue de barbarie avec le programme PAMPAT2 https://pampat.tn.

Les indicateurs révèlent des résultats plus que satisfaisants comme la création de plusieurs dizaines de sociétés (de 5 entreprises en 2013 à 35 aujourd’hui) dont certaines sont exportatrices et devenues porte -drapeau d’une filière en devenir. Le projet global met an avant les produits agroalimentaires du terroir et dont le budget est de 13 millions de dinars tunisiens. Par Amel DJAIT.

L’huile de figue de pépins de barbarie est désignée par les initiés comme une possible nouvelle pépite de la Tunisie. Celle-ci fanfaronne déjà aux premiers rangs de la cosmétique (naturelle et / ou biologique) internationale et ses vertus commencent à peine à faire parler d’elle.

Pour prendre sa part de marché, la Tunisie se déploie depuis quelques années à faire émerger une filière, à la structurer et hisser via une montée en gamme des techniques de productions, un marketing dynamique et innovants.

Elle mise aussi sur des participations à des foires spécialisées dans un marché dominé par des producteurs venant principalement et traditionnellement du Mexique, Maroc, Italie,…

Ici, la figue est avant tout un fruit, royal certes, mais sous exploité! Ces dernières années, de nombreux investissements ont permis de faire émerger une filière. Ces derniers parient sur la mise en place d’une norme spécifique pour boucler une étape cruciale; se lancer avec de grandes ambitions à l’internationale.

Et afin de renforcer son propre argumentaire de ventes, créer sa notoriété et son positionnement, le PAMPAT présente les résultats d’une étude clinique cosmétique lors d’une conférence de presse en cette fin d’année 2020.

Des résultats exceptionnels pour la cosmétique !

C’est donc au cours d’une conférence en ligne que l’équipe du projet a présenté les bienfaits de l’huile de pépins de figue de barbarie sur la peau au terme de 15 jours d’utilisation en usage cosmétique. Celle-ci a été menée en 2020 ( Pour voir la présentation: https://www.facebook.com/PAMPAT.tn) par un cabinet de renommée internationale.

Les résultats enregistrés de cette étude sont nombreux. Ils s’observent en termes de diminution des cernes et de réduction des rides à 80% sur l’ensemble des testés. 92% des volontaires à ces tests ont estimé effective la diminution de la pigmentation des tâches de leur peau et 75% affirment retrouver une peau significativement plus claire. 75% ont apprécié le regain de fermeté de leur peau.

L’échantillon présenté est composé de 100 volontaires. Ces résultats donnent ainsi l’argumentaire essentiel et subsidiaire pour la promotion de l’huile de pépins de figue de barbarie à échelle internationale, sachant que les consommateurs du marché local sont plus que convaincus et amateurs de ce produit.

Un export déjà si difficile !

Aujourd’hui, la Tunisie produit 15 mille tonnes d’huile de pépins de figue de barbarie mais peine ( déjà) à les commercialiser. La profession, à travers son Président, Mr Rochdi Banani dénonce en effet déjà les difficultés et manque d’exportation. S’il est incontestable que la filière est encore “fraichement” lancée, la question est de savoir si on lui donne les moyens de se lancer à l’internationale?

Le Président de l’Association ANADEL https://anadectunisie.com, regroupant tous les professionnels, cite en exemple le Maroc qui a mis en place un fond de développement de la compétitivité de son huile à hauteur de 20 millions d’euros. Quid de la Tunisie? Quand on sait les problèmes dans le quelle se débat la Tunisie avec sa production d’huile d’olive et son existant fond de développement de la compétitivité, imaginer les entraves à dépasser pour mettre en place un fond similaire pour l’huile de pépins de figue de barbarie n’est pas si compliqué !

Mais on dit souvent que comparaison n’est pas raison ! Alors, réjouissons nous des 1000 nouveaux emplois dans la filière et de la rémunération des agricultrices évoluant dans la culture de la figue de barbarie qui a progressé de 50% en 5 ans.

Pour rappel, en 2013 seules 5 entreprises évoluaient dans la filière pour passer à 32 aujourd’hui en totalisant un investissement global de 15 millions de dinars. En 2013, seules 4 entreprises exportaient. En 2020, elles sont 20 à le faire.

S’il est incontestable que le projet est sur les rails, il reste à évoquer sa durabilité. Aura t-il besoin d’un PAMPAT 3? Dans quelle mesure le secteur privé réussira t-il à assurer sa propre efficacité dans un contexte international marqué par la concurrence autant que par l’envol de la demande de la cosmétique naturelle et biologique internationale.

Reste à retenir que le chiffre d’affaires mondial des cosmétiques naturels a augmenté de 8,8 % entre 2018 et 2019. Le marché mondial des cosmétiques naturels pourrait atteindre 48 milliards de dollars en 2024.