APIS VAGA est l’histoire d’un miel. L’histoire d’une rencontre, d’un coup de foudre entre une abeille et une terre; Celle de Vaga (Béja) terre de Khroumirie, de Dougga et de la Medjerda.
A quelques 5 kilomètres de Tebourssouk, j’ai rendez vous avec des jeunes gens, de ceux que l’on voit assis dans les cafés et que l’on entend parler de déprime, de quitter le pays, de chômage, ….Ils se prénomment Ahmed, Sleh, Houssem, Dorsaf, ….
En tenue d’apiculteurs, ils entourent le formateur qu’ils appellent respectueusement « Mon professeur » et attendent avec enthousiasme l’équipe du Centre d’Entreprenariat et de Développement Endogène (CEDE), chargé par le Bureau Internationale du Travail (BIT) d’assurer l’exécution d’un volet du programme PEJTUN. (Pour en savoir plus: https://www.youtube.com /watch?v=oPGEXZpE2EQ ) Un programme financé par la coopération Danoise DANIDA.
Bien loin des bureaux climatisés, des enjeux de la coopération internationale et des fonds dédiés aux ONG, pareils programmes changent le destin des bénéficiaires. Ici, ce sont quelques 100 jeunes gens dont le destin bascule en six mois.
Ahmed est l’un d’entre eux. Il se dit abonné au chômage, non sans ironie, mais est heureux de participer à ce programme qui se déploie sur les gouvernorats du Nord Ouest de Seliana, Jendouba et Béjà. Sur cette dernière région, il a pour objectif de créer plus de 400 emplois et finance plus de 500 ruches et leurs équipements sur 5 délégations de la région du Nord Ouest que sont Amdoun, Testour, Tebourssouk, Nefza et Thibar. Le projet développe ainsi 1 emploi direct et 3 indirects. Dans l’apiculture, les ruches se multiplient très vite et le seuil de rentabilité peut être atteint à partir de 15 ruches.
Aujourd’hui, les apiculteurs rassemblés en Coopérative passent à la vitesse supérieure. Ils doivent faire la première récolte du précieux nectar, remplir les bouteilles, y apposer leur étiquette et enfin préparer leur participation au Salon de l’agriculture SIAT 2016.
Si Ezzedine Ben Hdid, coordinateur du programme et représentant de la société civile à Tebourssouk, vis-à-vis de CEDE est particulièrement content de ce programme qui vise à motiver et porter les jeunes vers une logique entrepreneuriale en les appuyant en formation d’apiculture et en techniques de vente, de gestion de finances,…Il précise: « Avant les programmes donnaient aux jeunes un outil de production sans aucune ouverture d’horizons. Au bout de peu de temps, les jeunes vendaient ne sachant quoi en faire, n’ayant développé ni projets, ni visions. Aujourd’hui, nous opérons autrement. Nous mettons en place des programmes complets de formation et d’accompagnement. Cela change la donne. Les jeunes se passionnent, s’approprient un métier et se projettent dans l’avenir. Ils reprennent vraiment espoir… »
Et c’est en cela que le projet est percutant et a de fortes chances pour être durable. Il s’inscrit dans une logique d’économie solidaire et participative pour porter les valeurs d’un marché de produits éthiques. Pour le moment APIS VAGA est sur le marché du Salon SIAT 2016. Une boutique est en train d’être créée, plusieurs pistes d’accès marché sont lancées…
Apis VAGA est né.
Un miel au gout de fleurs, de thym, de romarin, d’eucalyptus mais aussi et surtout au gout d’un rêve qui se réalise.
Amel DJAIT