Drôle de vision ce lundi 2 mai à Ksar Ghilane: le bivouac du Rallye Oilybia s’est envolé. Le désert a repris ses droits et envoyé au loin banderoles, rubans et tentes. La visibilité étant nulle; NPO a décidé de modifier la boucle de 206 km prévue pour cette deuxième Spéciale et de la raccourcir à 50 km. Malgré tout, le départ n’a pas pu se faire, l’hélicoptère de sécurité n’ayant pu décoller. De retour au bivouac, chacun s’est protégé comme il a pu, tels des montagnards dans une tempête de neige. Le Sahara a montré qu’il est terre sublime et sauvage, et que l’homme doit s’y faire petit. Belle leçon d’humilité que chacun a reçue avec intelligence, le nez enfoui dans son cheich.

La source de Ksar Ghilane
Le seul refuge s’est trouvé être la source de Ksar Ghilane, à quelque 500 mètres du campement, un lieu inattendu au cœur d’une petite palmeraie entourée des spirales de sable. Imaginez une piscine naturelle alimentée par une source d’eau tiède… Deux cafés restaurants tout simples y proposent boissons, bricks et salades. Pour ceux qui souhaiteraient y passer la nuit, le Pan Sea propose des tentes tout confort climatisées et une piscine pour 120 dinars la nuit, tarif très élevé si l’on considère le peu de propreté et d’entretien des locaux. Le meilleur compromis semble être les tentes bédouines du Paradis et du Campement de Ghilane. Les douches et les toilettes sont communes, le confort rudimentaire, mais les lieux sont ombragés et assez propres (19 dinars la nuit). Vous trouverez tout près des locations de quads et un centre équestre. Mais hors vent de sable… les meilleures nuits sahariennes ne sont-elles pas celles que l’on passe sous le dôme des étoiles à regarder la voie lactée ?

Ksar Guilane, de plus en prisée des voyageurs sahariens, semble encore hésiter entre deux tourismes, le tourisme traditionnel des bourlingueurs du désert et celui des vacances rapides et confortables dans une oasis. Bien sûr, elle restera toujours le point de départ de trecks inoubliables, mais de son choix dépend son avenir et sa préservation.

Mireille Pena

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