Intitulée “Aspects psychologiques des enfants et adolescents tunisiens en situation de double contexte culturel”, l’enquête a été réalisée sur un échantillon de 236 jeunes tunisiens venus d’Europe (83,5%) et du Maghreb (16,5%) pour passer leurs vacances estivales en Tunisie du 2 au 22 juillet 2012. La moitié de la population concernée estime que la Tunisie est une terre de vacances.

Pour aller un peu plus loin

Il en ressort, également, que quel que soit le pays d’accueil (en Europe ou au Maghreb), le rendement scolaire des adolescents est faible. 63% des enfants binationaux ont un rendement scolaire faible et 37% ont un rendement moyen.En ce qui concerne les adolescents, le rendement scolaire est faible chez 94% de la population. Par ailleurs, 61,5% du rendement scolaire des enfants et adolescents tunisiens venant des pays arabes est moyen alors que 17,9% du groupe ont un niveau faible et 20,5 ont un niveau très faible.

Pour les binationaux, les capacités intellectuelles sont nettement au dessus de la moyenne pour 55% de la population, mais elles sont nettement inférieures à la moyenne pour 68% des adolescents. 60% des enfants binationaux ont souligné qu’ils sont exposés au racisme à l’école et 90% des adolescents rapportent qu’ils y sont fréquemment exposés à travers les enseignants. Parallèlement, 64% des enfants et adolescents tunisiens venant des pays maghrébins déclarent qu’ils n’y a pas de discrimination perçue à l’école.

Le niveau du statut socioéconomique des parents est élevé auprès de 67% des enfants et adolescents binationaux tandis que 75% des participants venant des pays maghrébins affichent un niveau socioéconomique faible.

Selon la même étude, les groupes d’enfants et adolescents venant des pays maghrébins ne souffrent pas de symptômes dépressifs, sauf pour quelques uns. Par contre le profil est tout à fait inversé chez les enfants et adolescents binationaux dont 45% présentent des symptômes dépressifs et représentent un mauvais signe par rapport à leur santé mentale.

Les résultats de l’enquête ont aussi démontré que 50% du groupe des pays maghrébins affirment qu’ils n’ont pas de stress acculturatif alors que plus de 75% des enfants binationaux ont du stress acculturatif et 90% des adolescents binationaux confirment la présence de ce stress. Cela est expliqué par la distance culturelle entre la Tunisie et les pays d’accueil.

L’enquête souligne que le stress acculturatif apparaît dès qu’il existe une tension entre deux cultures et que l’apprentissage d’une nouvelle culture vient remettre en cause certaines valeurs et croyances de la culture d’origine. Cela peut affecter profondément l’individu d’un point de vue psychologique provoquant chez les enfants et adolescents des états émotionnels négatifs comme l’angoisse et la dépression ainsi qu’un ensemble de comportements particuliers (échec scolaire, délinquance…).

L’attachement sécurisant aux parents et aux pairs sont les principaux facteurs de protection contre le stress acculturatif.

L’OTE est appelé à adopter, sur les plans tant stratégique que structurel une nouvelle démarche d’encadrement, plus professionnelle et plus affirmée, des jeunes issus de la migration, recommande l’enquête.

A noter que 98% des jeunes interviewés sont nés dans le pays d’accueil, 94% sont issus du mariage de deux parents tunisiens et 6% issus d’un mariage mixte. 57% de l’échantillon sont de sexe masculin et 43% de sexe féminin. 21,6% des binationaux écrivent en arabe, souligne l’enquête qui a porté sur un échantillon âgé entre 8 et 18 ans.

Source: TAP

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