Grégory Sion

Certes, il fût un temps où les restaurants prenaient à l’occasion du moins saint leurs congés annuels tellement il était peu courant de sortir diner au restaurant. Aujourd’hui, c’est fini. A peine les premiers jours de Ramadhan sont-ils entamés que les tunisiens commencent déjà à s’échanger les bonnes adresses et les bons plans pour un iftar copieux ou pour une soirée toute en douceur et surtout en sucreries.

En plus des traiteurs et des pâtisseries qui s’évertuent à proposer des saveurs au goût d’antan, les restaurants ont aiguisés leurs menus et se sont adaptés aux nouvelles habitudes des consommateurs. Sortir entre amis autour d’un bon repas de ramadhan est bel et bien entré dans les mœurs. Inutile d’en pleurer ou de s’en réjouir !

Depuis quelques années, certains reprennent toujours avec autant de plaisir la direction de la médina de Tunis et de son indémodable « Dar El Jeld » ou depuis peu l’incontournable « Dar Sleh ». Les amoureux de la médina vont inlassablement aussi à « Dar El Behi » pour siroter un thé à la menthe ou encore goûter à la douceur des soirées de nuits de Ramadhan sur la terrasse de l’hôtel de charme du « Dar El Mdina ». Ceux qui aiment les ambiances plus chaleureuses, se dirigent vers le « café des chaouachine », un des rares cafés de la médina qui garde son charme en plus de son thé sans menthe et extrêmement sucré !

Côté mer et vers la banlieue, les hôtels des « Côtes de Carthage «  ont déjà érigés les tentes pour l’occasion. « El Kheyma » est un concept importé des pays du Moyen orient et qui remporte un vrai succès depuis quelques années. « El kheyma » est un espace de convivialité et de rencontres où l’on se retrouve après l’iftar . Au menu : pâtisseries, « chichas », et boissons fraiches ou chaudes , le tout accompagné de musiques et de chants. De quoi étancher sa soif jusqu’à l’heure du « shour ».

Du côté des restaurants, « le Cap » propose un menu qui change quotidiennement et le « Dar Zarrouk » à Sidi Bou Said maintient son incontournable couscous au « berzguène ». Du côté du Lac de Tunis, ce sont les restaurants de midi qui se transforment en café. Ils font de l’extension géographique sur les trottoirs qui deviennent le temps du mois saint des salons pour Vip.

Sidi Bou Said reste bien entendu la star de la veillée de ramadhan. Entre le café « Sidi Chaabane », le café des nattes et les nouveaux cafés au pied du village, Sidi Bou reste une destination prisée par une clientèle d’habituées. Celle-ci, le temps d’un soir ou deux , trahira la banlieue pour une incursion dans la zone « d’Ennasser « et de sa célèbre avenue Hédi Nouira qui regorge de restaurants, de salons de thé et qui est devenue en l’espace de quelques années une des rues les plus animées de la capitale.

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