Le mouvement de revendication sociale parti de Sidi Bouzid via l’élément catalyseur que fut la tragique immolation de Mohamed Bouaziz s’est amplifié pour devenir revendication politique et provoquer la fuite du Président Zine El Abidine Ben Ali. Un évènement historique qui ouvre une nouvelle ère pleine d’espoir et de défis à relever. Bien évidemment nous sommes tous choqués par la violence des affrontements, profondément peinés pour nos morts et non dupe aux “retournements de veste” indécents de certains, l’incertitude et l’appréhension sont aussi là mais il s’agit rapidement d’aller de l’avant et de construire ensemble notre avenir.
Cette nouvelle page de notre Histoire, nous devons l’appréhender avec force et toute notre énergie doit, à présent, être investi à travailler à la construction de notre Tunisie. Sachons toutes et tous assumer ce que nous avons arraché et devenir des citoyens et des citoyennes responsables de notre avenir tout en faisant le bilan de notre passé. La Tunisie doit économiquement rapidement se remettre de ses blessures et construire sa nouvelle société civile et politique. Pour l’économie, nous devons tous retourner au plus vite au travail, pour la politique, les élections nous permettrons de faire en nos âmes et consciences nos choix politiques mais de façon démocratique. Il y aura un période de flou et d’adaptation plus ou moins longue en fonction de notre capacité individuelle à s’adapter au nouveau contexte. Cela passe par un vrai élan de solidarité qui s’est déjà naturellement mis en place mais aussi par une profonde remise en question de notre rapport et de nos comportements vis-à-vis de l’Etat. Chaque individu est une part de ce nouvel Etat démocratique et doit donc adopter un comportement civil d’appartenance collective. Cela passe par toutes ces petites choses du quotidien : la fin des passes droits, la façon de conduire, la qualité de l’accueil dans les administrations, à l’hôpital, l’éducation, la façon de traiter l’information dans les médias, le fait de participer par ses actions constructives à l’amélioration du système global.
Je sais que tout cela prendra du temps peut-être même beaucoup de temps mais ne nous sommes nous pas libérés de démons du passé bien plus conséquents? L’avenir est en chacun de nous et n’oublions pas que notre Tunisie porte déjà dans sa devise même tant d’espoirs : Liberté, Ordre et Justice.
Aurélie Machghoul
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