Les commentaires et légendes des photos sont fortement souhaités. Le but de cette action est de traduire, par l’image, le lien entre le citoyen et sa salle. L’utilisation des photos n’a aucun but lucratif, il s’agit surtout de sensibilisation. Les participations constitueront une base de travail et de réflexion sur la fonction de la salle de cinéma lors des activités de l’Association.

Cette action vise aussi à attirer l’attention sur les fermetures des salles de cinéma en Tunisie. Une vraie hécatombe depuis quelques années. En 1955, les salles de cinéma étaient au nombre de 116 pour chuter à 78 en 1990. En 1998, elles sont 40 et en 2001 36, pour n’être aujourd’hui que 17, puis 11 sur tout le pays. En ce moment, une grande bataille et une pétition sont en cours pour sauver une des salles les plus dynamiques du pays : la salle de l’hôtel Africa.

Après les événements liés à la projection du film de Nadia El Fani « Ni Allah ni maitre », celle-ci est menacé de fermeture à jamais. Pourtant, l’Africa  avait réussi à briser le cercle infernal des faillites des entreprises dédiées au 7ème art. Elle a cartonné grâce à une programmation intelligente et audacieuse. Géré par des cinéphiles et militants dans le champ culturel, l’Africart est parvenu à instaurer une vraie dynamique avec le public et a prouvé que celui-ci répond positivement lorsqu’on sait lui parler.

Convertir la passion des Tunisiens

De façon plus générale, il devient impératif de trouver un moyen rapide pour convertir la passion des Tunisiens pour le cinéma. Ceux-ci pointent leur nez à chaque manifestation importante comme les JCC, les journées du Cinéma européen, « Docs à Tunis », etc.

Pour le moment, on ne dénombre plus les villes où il n’y a même pas une salle de cinéma. Tunis ne compte aujourd’hui que 11 salles pour 3 millions d’habitants, Sousse dispose d’une salle pour plus de cent mille étudiants et le programme du festival du Cinéma amateur se déroule au théâtre ! A Sfax, il n’existe qu’une salle et Bizerte en compte deux. Sans commentaire… ou plutôt si, les salles quand elles qui existent sont mal entretenues et les conditions de projection souvent défectueuses.

Nabeul, Hammamet, Sidi Bouzid, Thala, Regueb,  Béja, Mahdia, Djerba, El Kef, Tamerza, Korba, … Des villes qui tant qu’elles ne disposeront pas de salles de cinéma et d’une vraie programmation culturelle digne de ce nom seront l’objet de toutes les menaces. Les menaces de l’obscurantisme, de l’ignorance, de l’exclusion, de l’inculture. Des risques que peu d’outils culturels aussi accessibles que le cinéma peuvent combattre.

Amel Djait

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