“tourisme, victime ou complice du réchauffement climatique” en collaboration avec le CNCD et des animations, débats et rencontres. Directrice du Salon du tourisme durable, Marie-Paule Eskénazi a accepté de répondre aux questions de Mille et une Tunisie.

Mille et une Tunisie : Tout d’abord, pouvez-vous nous présenter la 5ème édition du Salon du tourisme durable?
Marie Paule Eskenazi : Ce Salon est le cinquième du genre ce qui témoigne de l’intérêt du public et des porteurs de projet. Il mettra notamment en évidence l’écotourisme. Pour rappel, selon la définition de l’OMT et du PNUE, «il s’agit d’un tourisme axé sur la nature – l’observer et l’apprécier – et les cultures traditionnelles qui règnent dans les zones naturelles. Il s’accompagne de retombées négatives limitées sur l’environnement naturel et socioculturel et favorise la protection des zones naturelles». Ces différents critères sont ceux que nous mettons toujours en évidence pour le tourisme durable.

Mille et une Tunisie : Quel est le public ciblé?
Depuis sa création, le Salon ouvre ses portes à un millier d’étudiants, étudiants en tourisme et étudiants du secondaire le vendredi en leur proposant des activités particulières : rencontres, débats, ateliers, excursion sur le canal, et bien sûr visite libre du Salon. Des fiches pédagogiques téléchargeables accompagnent cette journée pédagogique. En plus de ce public, le Salon cible tous ceux qui sont soucieux de l’avenir de la Planète et du développement des populations hôtes. L’année dernière près de 8000 visiteurs sont venus au Salon sans compter tous ceux qui consultent notre site ou participent à nos autres activités de sensibilisation et à d’autres modes de comportement touristique.

Mille et une Tunisie : La Tunisie sera-t-elle présente à ce Salon?
Oui, oui et je m’en réjouis car il est fondamental de présenter autre chose que le littoral tunisien. Ce pays magnifique, en plein changement vers la démocratie, pourrait se diriger vers un tourisme de développement susceptible d’apporter à sa population un nouvel essor économique et non pas d’enrichir les multinationales du tourisme qui, en symbiose avec le précédent régime, ne laissait que des miettes aux Tunisiens.

Mille et une Tunisie : Après presque quatre années d’existence, trouvez vous qu’il y ait une amélioration des pratiques responsables et notamment concernant votre action ? Avez-vous des exemples concrets permettant de montrer que peu à peu, le travail d’information et de conscientisation porte ses fruits ?
Lorsque nous avons créé le Salon, la Ministre du Tourisme de la Région de Bruxelles a qualifié notre initiative de « folle »… Le fait d’en être à la 5e édition, malgré toutes les difficultés financières pour nous, organisateur, comme pour les exposants est en soi un témoignage de l’évolution des intérêts des touristes. Chaque année, le nombre de visiteurs a augmenté comme le nombre de consultations de notre site. De même des projets naissent un peu partout mais il faut être attentif car les tentatives de récupération – le greenwashing – est aussi une réalité.

Nous avons également créé le réseau des Greeters de Bruxelles qui rassemble des Bruxellois passionnés par leur ville et qui gratuitement rencontrent des visiteurs pour leur faire partager leur vision de Bruxelles, leurs coups de cœur. Cette initiative de tourisme participatif connaît un énorme succès et des réseaux vont se créer prochainement dans plusieurs villes en Belgique. Ce concept existe également à l’étranger où il explose. Voilà un exemple précis d’un tourisme à visage humain qui gagne du terrain !

Propos recueillis par TB

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