Tourisme Tunisie 2011

Nombre d’entre eux déjà sur place ont décidé de rester en Tunisie lors des récents évènements et beaucoup se sont finalement félicités d’avoir pu vivre cet évènement historique. Mais quand est-il du tourisme alternatif? Comment les personnes résidant en maisons d’hôte ont-elles vécu ces mêmes évènements et quel avenir pour ce tourisme alors qu’un cadre légal était en train de voir le jour ? Mille et une Tunisie a souhaité en savoir plus en sondant des propriétaires.

Le bilan est là. De Hammamet à Tozeur en passant par Djerba, la Révolution tunisienne n’a pas touché les structures touristiques. Certes les affrontements les plus violents (Sidi Bouzid, Kasserine, le Kef) n’ont pas eu lieu dans les régions les plus touristiques du pays mais le fait est surtout que les émeutes et les revendications du peuple étaient dirigées contre une dictature et une mafia avérées. Le soulèvement n’a jamais visé les étrangers et encore moins les lieux de convivialité, emblème de la Tunisie authentique.

De nombreuses chambres d’hôtes accueillaient des touristes quand les évènements ont éclaté. La Révolution a certes contraint ces mêmes touristes à limiter leurs déplacements et à ne pas sortir de nuit à cause du couvre feu. En dépit de cela et malgré parfois leurs craintes, ils se sont vite rendu compte que les manifestants n’étaient pas des fauteurs de désordre et que les étrangers n’étaient aucunement pris pour cible. « Le couple de clients présents au Menzel a vécu les événements très calmement même sereinement », explique Menzel Karam à Djerba. « Paradoxalement, certains touristes se sont même félicités d’avoir eu la chance d’être les témoins d’un moment historique de tension mais aussi de liesse », souligne Mohamed Mansouri de la résidence El Madina à Tozeur. La dimension humaine de l’accueil en chambre d’hôte et le fait de vivre avec des gens du pays a également beaucoup joué dans le fait de rassurer ces touristes de passage. Cela leur a également permis de mieux appréhender et de comprendre de l’intérieur l’importance des évènements qui se déroulaient en Tunisie. « Des moments plein d’émotion. Il suffit de regarder les visages… ceux de la famille, des amis, des hôtes… Chacun retenait sa respiration… Craignait d’étouffer de joie mais aussi de tristesse en pensant aux morts », livre Dar Souleiman à Douz. Sur Facebook ou Tripadvisor, nombreux sont les témoignages positifs de touristes révélant leur vécu lors de leur séjour en Tunisie pendant la Révolution. Un groupe Facebook « Soutenez notre révolution, n’annulez pas vos vacances en Tunisie » auxquels de nombreuses agences touristiques européennes ont adhéré a même vu le jour, si besoin était encore de convaincre et rassurer.

Tout compte fait, les changements que cette révolution apportera ne peuvent être que positifs. Les conséquences immédiates ont été l’élan de solidarité qui s’est créé, un magnifique élan d’espoir pour l’avenir, une liberté en train de se construire, une envie de travailler, de s’investir. Ainsi, les Tunisiens n’ont fait que confirmer leur authentique convivialité et leur capacité à gérer une crise telle que celle-là. De plus, la Tunisie devient une destination crédible. L’hôte qui accueille et celui accueilli seront sur un pied d’égalité. Le partage n’en sera surement que plus chaleureux, sans non-dits, sans faux-semblants… libéré. Les touristes déjà nombreux vont surement préférer venir séjourner dans un pays qui n’est plus gouverné par une dictature. Le peuple tunisien était déjà apprécié du tourisme en général, maintenant ce peuple suscite également l’admiration pour son courage et ce qu’il a réussi à obtenir, sa liberté.

La Tunisie confirme être un authentique pays de richesse humaine. La saison touristique 2011 s’aborde donc sous d’auspices prometteurs même si le mois de février laisse certaines maisons d’hôtes sceptiques. Il est donc important de travailler tous ensemble à communiquer de façon positive sur le pays et ses richesses humaines.

Aurélie Machghoul

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