Mille-et-une-tunisie, Propaganda et tous ceux qui ont participé à la réalisation de cette soirée.À priori pourtant incongrue au sein du « Jazz à Carthage by Tunisiana », car cette musique est aussi éloignée du jazz que celle d’Hindi Zahra. Dont nous avons cependant conclu qu’elle avait sa place, et comment, dans ce beau Festival.

Car le jazz se nourrit maintenant de toutes les musiques du monde, comme les musiques du monde se sont un temps nourries des sonorités du jazz et … du rock. Qu’auraient été les Bob Marley, les Carlos Santana, les FelaKuti sans l’électricité tonifiante du rock ? Et surtout, la musique arabo-andalouse a maintenant une influence considérable sur le jazz. L’immense pianiste allemand Joachim Kühn ne veut pourtisser une ligne de basse à son trio que le gembridu marocain Majid Bekkas.

Qui dit arabo-andalouse, dit andalouse. Même si l’Andalousie n’est pas géographiquement proche de la Principauté des Asturies où elle a grandi, Luz Casal était parfaitement à sa place hier soir dans les murs du magnifique Carthage Thalasso.

Portée par un orchestre dont j’ai noté la grande qualité de certains arrangements, mais dont j’ai peu apprécié la sonorité outrageusement « mexicaine » du trompettiste, Luz nous distilla des ballades Aussi des reprises de standards comme ce « Historia de un amor ».

Sa voix est claire et forte, lumineuse et pleine d’une élégante sensibilité émotionnelle.

Elle possède en outre un grand sens de la dramaturgie, de la théâtralité non ostensible. Qui me fit penser un instant, quand elle eut revêtu une robe noire pour le rappel et levé les bras vers le ciel, à l’immortelle Edith Piaf.

Et cerise sur le gâteau, elle est son propre auteur-compositeur.

Pas étonnant dès lors que le fabuleux cinéaste Pedro Almodovar lui ait demandé en 1991 d’interpréter deux chansons pour son extraordinaire film « Talons Aiguilles ».La consécration.

Michel Delorme – Photos © Samy Soussi

À demain pour une double chronique, Club et concert, de Michael Burks

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