Ce capital a sans conteste contribué à la notoriété de notre ville et en a fait un haut lieu de villégiature et un point de ralliement d’écrivains, d’artistes, modélistes et autres célébrités en quête de calme, de beauté ou d’inspiration comme nous l’affirme Dr Salem Sahli secrétaire de l’Association d’éducation relative à l’environnement…

Ce site est l’une des rares fenêtres vertes ouvrant sur le littoral hammamétois dit-il . D’une grande valeur écologique et paysagère, il joue un rôle essentiel dans le maintien du microclimat doux et agréable spécifique à la ville d’Hammamet. Dans les années 20, Georges Sebastian, mécène roumain, est conquis par Hammamet. Il s’y installa et construisit une somptueuse villa enfouie dans les vergers : la villa Sebastian. C’est l’une des plus belles réussites architecturales. Le domaine Sebastian qui comprend en plus de la villa un immense parc est aujourd’hui classé patrimoine culturel national. Et pour cause : avec une sensibilité rare et une vision intelligente de l’espace, Sebastian a su créer ce joyau à la fois ancré dans le terroir et l’histoire d’Hammamet mais aussi vibrant de modernité. Nature et architecture s’y rencontrent dans un processus d’artialisation. Le site deviendra en 1962 Centre Culturel International sous la tutelle du Ministère de la Culture. Il abrite depuis 1964 le Festival International de Hammamet. Chaque année, des milliers de visiteurs viennent y découvrir à la fois un patrimoine culturel et un art de vivre profondément tunisien.

Jardins au pluriel

C’est en s’immergeant dans les jardins de Dar Sébastien tout en connaissant un peu ce personnage atypique que l’on ressent la manière dont il a conçu cet espace. Sébastien ajoute Dr Sahli  a été attentif au système des vergers et l’a introduit dans ses jardins comme espace à part entière. On parle de jardins au pluriel car c’est la multiplicité d’ambiances qui marque le visiteur qui déambule d’un jardin à un autre, traversant des frontières invisibles marquées par un chemin sinueux, le tracé blanc d’un muret ou un arbre atypique qui attire le regard et amène à emprunter un autre sentier. Un autre élément reste singulier aux jardins de Dar Sébastien, ce sont ces escaliers qui  ne mènent nulle part, c’est comme si on invitait le visiteur à se perdre et à déambuler librement dans les jardins. Enfin, Sébastien initie le visiteur au paysage de la mer, type de paysage qui, à son époque, n’était pas commun. Il a ainsi contribué à inventer un autre rapport à la mer, désormais espace de villégiature.

Un premier écomusée de l’orangeraie à Hammamet

Sebastian a usé de tout son art pour faire de la mer un élément à deviner et à chercher derrière la végétation, comme si la plage devait se mériter. L’ensemble de ces ressentis est marqué intentionnellement par l’absence de signalétiques et fait inconsciemment appel à l’intuition du visiteur pour s’orienter parmi les différents espaces. Deviner où est la mer ? D’où vient l’eau d’irrigation ? Qu’y a-t-il derrière ce sentier ? Où mène cet escalier dans la végétation ? Où se trouve la maison ? etc. Autant d’éléments mis en scène par Sebastian et qui font partie intégrante de l’esprit du lieu… C’est ce cadre enchanteur qui abrite aujourd’hui l’écomusée de l’orangeraie de Hammamet conçu et réalisé par l’Association d’Education Relative à l’Environnement (A.E.R.E.) dans le cadre du projet REMEE co-financé par le programme Euromed Héritage 4 de l’Union européenne.

TB

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