Grâce aux efforts d’hommes passionnés par leur métier, l’huile d’olive du Nord Ouest tunisien se fait connaître chaque jour un peu plus. Les forêts d’oliviers regorgent de belles variétés comme le « Chemtou » de Djebba ou de Rebiaa. Dans ces « magni campi » et plus exactement à Ben Béchir, au pied du Djebel Rebiaa, Leïth Ben Becher se démarque. Dans une démarche originale et innovante, il parvient à imposer l’huile d’olive de ses vergers de «Chetoui», comme un produit de qualité, sur un marché européen très fortement concurrentiel. L’huile d’olive du Domaine « Henchir Rebiaa » trône aujourd’hui parmi la sélection de la rigoureuse maison «Oliviers&Co». Entretien mené par Amel Djait.
Mille et une Tunisie : « Henchir Rebiaa » se trouve sur les bords de la Medjerda. Une région pas forcément réputé pour son huile d’olive…
Leith Ben Bechr : « Henchir Rebiaa » est un domaine familial situé à Ben Béchir, dans la Haute vallée de la Medjerda. Cette région est réputée pour être une des régions les plus fertiles du pays depuis des temps immémoriaux. Elle a été surtout connue pour la production des céréales. Mais depuis l’Antiquité, il y a eu sur les hauteurs et les collines moins propices aux blés, des oliviers.
Mille et une Tunisie : Comment a commencé l’aventure avec «Oliviers&Co»?
La sélection «Oliviers&Co» n’a pas été facile. La maison a été fondée autour des meilleures huiles de Méditerranée et la concurrence était et demeure très rude avec les Italiens, les Espagnols et même les Turcs ou les Marocains. Les responsables d’«Oliviers&Co» en plus des critères physico-chimiques et organoleptiques très sévères qu’ils exigent, recherchent des hommes et une histoire derrière chaque huile qu’ils sélectionnent, d’où leur slogan “Les hommes de l’olivier”.
Tout cela était loin d’être gagné d’avance. Surtout pour un produit tunisien en raison d’une image que l’on a laissé se déprécier au fil des années.
Mille et une Tunisie : Y voyez-vous une véritable reconnaissance pour le terroir et pour le savoir-faire des hommes ?
Le fait que mon huile dont la traçabilité est totale ait été retenue dans un catalogue aussi prestigieux est une reconnaissance. Cela exige en même temps de chercher à s’améliorer, pour être toujours à la hauteur de la confiance que l’on vous donne. «Oliviers&Co» est vraiment une très belle vitrine pour nos savoir-faire.
Mille et une Tunisie : Que pensez-vous de l’oléiculture biologique ? Est-ce vraiment un créneau sur lequel il faut miser pour créer une vraie valeur ajoutée au secteur?
Je me suis engagé depuis cette année dans une certification bio de l’ensemble de mon verger que j’ai agrandi autour de variétés tunisiennes. A ce titre, le biologique est un plus qui améliore l’image du produit auprès de consommateurs demandeurs de saveurs, mais de plus en plus sensibles au respect de la nature. En matière d’huile d’olive, la Tunisie a une véritable carte à jouer avec le bio.
Mille et une Tunisie : De façon plus générale, la conquête de l’huile d’olive tunisienne vers plus de notoriété est en marche. Que manque t-il afin que cette dernière soit plus visible ?
Pour améliorer l’image de notre huile d’olive et conquérir des marchés, il nous faut impérativement améliorer la traçabilité de ce produit en encourageant les signes de qualités et les indications d’origine (AOC, IGP..). Car à trop miser sur les volumes, sans se soucier de la qualité, on ne peut que rester dans le commun.
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