Il y a été question de coopération, d’immigration et aussi de tourisme à la veille du salon de Milan dans un contexte marqué par le recul du marché Italien des voyages. La clientèle italienne a enregistré en 2011 une des plus fortes baisses des flux en direction de la Tunisie.  Une baisse qui a été amorcée bien avant la révolution.

Les touristes Italiens sont  passé de 355 000 en 2010 à 120 000 en 2011 , soit une régression de 66%. Un résultat jugé surprenant au regard de la proximité et des affinités culturelles qui existent entre les deux pays. Un résultat que beaucoup jugent lié à la crise économique en Italie. Pour d’autres, c’est la médiocrité du produit tunisien qui a finit par épuiser l’intérêt des italiens. Leur  flux s’est exprimé de façon significative en se déplaçant vers d’autres destinations comme la mer rouge ou la Croatie. Taxé de ne voyager qu’aux périodes de pointe, ils venaient principalement en Tunisie en été, pendant les fêtes de fin d’année et pâques. Sur d’autres destinations, leur voyages sont nettement plus étalés.

En effet, le marché s’est littéralement fracassé à cause de la situation l’année dernière. La révolution dont la communication particulièrement sur l’Italie a été mal géré a fait des dégâts avec notamment le problème de l’immigration clandestine et de l’affaire Lampedusa. Une affaire qui a ébranlé l’opinion publique italienne. La Sicile en a même était touché l’été dernier, en poussant l’épouvante à l’extrême . Des médias italiens parlaient même de corps flottants en méditerrané !

Pour en revenir à la séance de travail entre le Ministre Italien qui a exprimé  la volonté du gouvernement Italien  de soutenir toutes les initiatives qui tendent à relancer le tourisme tunisien sur le marché Italien et  Elyès Fakhfakh qui a indiqué que la reconquête du marché Italien est l’une des priorités de l’administration du tourisme puisqu’un plan d’action promotionnel en Italie a été retenu. Il débutera par  la participation tunisienne au salon mondial du tourisme BIT Milan qui se tiendra les 7 et 8  Mars prochains.

Des sessions qui se répètent et qui se ressemblent. Sans un vrai travail de fond sur le produit  et sans l’engagement des opérateurs , peu de changements pourront s’amorcer y compris avec les bonnes volontés politiques. Une destination ca séduit, propose et attire. Peut-être faut-il avant de redonner aux autres le gout de la Tunisie, serait-il utile de redonner aux tunisiens le gout du tourisme et la volonté de reconstruire leur destination ! 

Les opérateurs se sont souvent plaint du manque de volonté et d’encadrement politique. Celui-ci aujourd’hui semblerait là avec un gouvernement d’utilité nationale et de nouvelles commandes. A eux d’en profiter pour amorcer une vraie réflexion sur l’avenir du tourisme tunisien. En attenant, la Tunisie au salon de Milan, de Berlin, de Madrid ne brillera pas plus cette année que l’année dernière ou celles d’avant.

Sans concentration sur le produit et une redéfinition des attentes, tout ceci restera du rafistolage. Sauf qu’au vu de la situation économique et politique dans le pays et la région, il faut une sacré dose de volontarisme pour plonger la tête la première dans une situation fragile marquée par de grandes perturbations politique et une crise économique sans précédent sur le principal marché émetteur; l’Europe dont l’Italie.AD

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