C’est ce qui ressort du point de presse organisé par la FTH et la FTAV à l’hôtel El Mechtel Golden Tulip.

Le tourisme tunisien est totalement sinistré avoue M Mohamed Belajouza Président de la Fédération tunisienne d’hôtellerie qui estime que l’activité touristique ne voit pas encore le bout du tunnel. Peu de visibilité pour l’été. Les sit-in,les grèves et la crise libyenne ont corsé la situation. L’année 2011 est compromise. D’une situation difficile, on est passé à une situation catastrophique. L’immédiat est de sauver les emplois. Les promesses d’accompagnement du secteur sont restées sans réponse.

L’administration fait la sourde oreille. Les choses traînent et aucune feuille de route n’est tracée pour sauver le secteur à deux mois de la saison estivale. Lui succédant, Tahar Saihi Président de la Fédération tunisienne des agences de voyages a expliqué que l’activité touristique est au point mort et la reprise ne s’annonce d’aussitôt. Les conséquences dit-il sont très graves surtout que l’emploi est sévèrement touché. En tant que professionnels, nous n’avons rien demandé du ministère à part des facilités de paiement de nos taxes et un rééchelonnement de nos dettes. Nous n’avons pas tendu nos mains à personne alors que d’autres activités économiques ont bénéficié de plusieurs avantages financiers et fiscaux.

Le tourisme local est –il une alternative pour sauver l’été !
La crise va durer. Aujourd’hui que nous avons le temps, essayons de nous occuper a précisé M Habib Bouslama vice-Président de la FTH des problèmes du tourisme, autres que la promotion et mieux préparer l’été surtout que notre produit touristique est très précaire. Le tourisme est une pyramide de détails qui font le bon ou le mauvais produit. C’est peut être le moment a ajouté Hamouda Belahouène Président de la FTAV  de redynamiser  notre secteur et de penser à trouver des solutions aux problèmes des « baznassas » et du harcèlement dans les médinas. Le tourisme intérieur est-il une alternative à cette crise demandent les confrères ?

Même s’il occupe la 3eme place avec 8% du total des nuitées des touristes en Tunisie, le tourisme intérieur demeure un choix stratégique pour le tourisme tunisien et un créneau rentable pour les opérateurs du secteur affirme Afif Kchouk  Président de la commission du marketing à la FTH. Mais ce créneau a-t-il  atteint les niveaux escomptés ? Pour promouvoir ce secteur,  faut –il  intégrer des offres spécifiques à destination de la clientèle tunisienne, baisser les prix et offrir un produit qui répond aux attentes des tunisiens surtout que nos hôtels sont actuellement vides ?

Mohamed Belajouza précise que le  tourisme local n’est pas  la cinquième roue de la charrette, par les professionnels du secteur. Nous accordons chaque année des promotions de 30% pour les tunisiens qui doivent  éviter les problèmes de réservation de dernière minute. Il y certes une différence entre les prix accordés pour les TO et les Tunisiens car le marché intérieur est saisonnier.

La  tradition réservation à l’avance n’est pas encore entrée encore dans les habitudes de nos concitoyens. Tahar Saihi estime qu’il ne faut pas dramatiser la situation surtout que plusieurs hôtels affichent  cette  saison des prix intéressants oscillant entre 25 et 90 dinars pour l’été. Et la qualité du produit ?   M Belajouza ne mâche pas ses mots « Je reconnais qu’elle n’est pas bonne. Le produit ne répond pas aux attentes du client du fait du prix bas, de la situation financière des hôtels, de leur endettement  du coût élevé  d’exploitation et de la fragilité de l’offre  » Faut –il facturer par chambre pour le client surtout qu’on sait qu’un  lit vide est souvent considéré souvent comme perdu pour l’hôtelier » lance Chokri Nessir cette idée aux professionnels !

Communiquer plus !
Les journalistes présents ont soulevé le problème du déficit de communication touristique. Il est vrai comme l’a précisé M Jalel  Bouricha Président de la Fédération régionale du Sud Est « La Tunisie a besoin d’une communication ciblée qui peut donner une valeur ajoutée au tourisme tunisien et le sortir de son image stéréotypée de masse. Les gens regardent la carte et ils voient la Tunisie et la Libye à côté l’un de l’autre. Le but de la campagne est justement de créer une image positive et de rassurer le monde que la Tunisie est une destination sûre ». Le tourisme ajoute Afif Kchouk a besoin d’une autre image et d’une stratégie de promotion claire .Avec un budget de 30 à 40 millions de dinars ,on peut pas aller loin »

Le Président de la FTH appelle à l’implication de tous les acteurs du tourisme, les banquiers, les restaurateurs, les artisans, les taxistes et tous ceux qui vivent directement ou indirectement du tourisme pour entretenir l’image. 150 à 200 millions dinars sont nécessaires pour la promotion. Faut-il instaurer une taxe de séjour comme l’a fait les Etats-Unis ces derniers jours ?

Quand allons –nous travailler autrement, la main dans la main avec l’administration qui continue à nous ignorer conclut Mohamed Belajouza car avoue t-il sans vrai partenariat public-privé, le tourisme tunisien ne peut pas retrouver sa vitesse de croisière

TB

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