celui de proposer et de défendre, à travers de multiples mises à vue, un genre singulier consistant au découpage et au collage des feuilles de vieux parchemins anciens appartenant à son patrimoine familial et élimés par le temps.

Wassila Allani Sâadi est une artiste autodidacte qui ne s’est point arrêtée en si bon chemin. Continuant à nourrir cette passion, celle d’une peinture arabesque d’un autre genre, elle expose une  œuvre  originale. Rencontre avec une artiste qui voyage à travers le temps.

Mille et une Tunisie : A travers une composition harmonieuse, vous concevez des œuvres d’une grande beauté. Comment cela a-t-il été possible ?
Wassila Allani Sâadi : J’estime qu’il existe,  à l’intérieur de chaque artiste,   comme un volcan endormi  qui doit exploser un jour ! Cela m’est arrivé, quand, à un âge avancé, j’ai commencé à peindre,  à m’exprimer en fin de compte !

Je retrouvais le patrimoine inestimable de ma famille  avec les vieux parchemins auxquels  j’ai voulu donner un nouvel essor. Une récupération extraordinaire, à laquelle s’ajoute l’œil de l’artiste et une création similaire. Les signatures originales des notaires (les Khanfoussa) et les timbres fiscaux de l’époque du protectorat français en Tunisie, y sont visibles.

Mille et Une Tunisie : Et vous y ajoutez des personnages anciens  du patrimoine historique et imaginaire arabe ?
Parfaitement. Cela se traduit par des personnages de légende, que j’ai rencontrés au cours de mon enfance ; de Kaïs et Leïla  à Chéherazade et à Chahrayar.

La récupération des matériaux est votre cheval de bataille. Vous allez continuer ainsi dans vos prochaines expos ?
Je récupèrerai du bois, destiné à la poubelle, qui aura une nouvelle vie. Il s’agit de concevoir, non pas des sculptures, mais des bas-reliefs qui sont dans la même lignée que mes premières œuvres. Un travail que je fais en toute sincérité, afin de réussir ma vie, autrement.

Propos recueillis par Lotfi

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