Ainsi, il espère sauvegarder l’âme et la mémoire de la révolution du 14 janvier 2011 et les transmettre aux générations futures. Un projet original et moderne puisque le musée auquel Dr Kotti pense, aura une partie statique et une partie tournante, à l’instar des plus grands musées mondiaux.
Mais que vient faire un docteur dans cette affaire ? Outre le côté indéniablement artistique de son métier de plasticien, le jeune homme est dessinateur et peintre à ses heures perdues. Il avoue affectionner l’art et tout ce qui s’y rattache. D’où l’idée de créer un musée rassemblant les meilleures œuvres, sélectionnées par un comité artistique (photos, tableaux, sculptures, dessins, caricatures, bandes sons, etc.) relatives à la révolution tunisienne. Mais pas que !
Le musée comptera aussi divers objets symboliques (habits des manifestants ou des forces de l’ordre, douilles et balles, bombes lacrymo, tee-shirts « 404 Not Found » ou « Sayeb Salah », des casquettes et banderoles RCD inscrits dessus « Ben Ali 2019 », la charrette de Mohamed Bouazizi si possible, etc.)
Un circuit chronologique plongera les visiteurs au cœur de la révolution tunisienne et leur donnera l’occasion de la revivre pleinement ou encore de la découvrir, grâce à un habillage acoustique et lumineux. Moderne et sophistiquée, cette technique audio-visuelle permettra de reproduire les sons, les bruitages, les scènes de la révolution ou encore les émotions du peuple (frustration, rage, angoisse, courage, détermination, explosion de joie…)
E-revolution oblige, un espace sera dédié aux nouvelle technologies, surtout de communication et aux réseaux sociaux, pour leur rôle capital dans le déclenchement et la réussite de ce premier vrai soulèvement populaire du 21ème siècle.
De salle en salle, les visiteurs de ce musée visionneront de nombreuses vidéos de professionnels ou d’amateurs (l’immolation de Med Bouazizi, celle de l’hôpital régional de Kasserine, la manifestation du 14 janvier devant le Ministère de l’Intérieur ou encore le discours de M. Ghanouchi le même jour, la standing ovation du Sénat américain, le salut militaire d’un soldat devant le cortège funéraire d’un martyr de la révolution…)
Un mémorial est également prévu afin de perpétuer la mémoire des martyrs de la révolution. Leurs noms et régions seront gravés sur un mur.De plus, des mini-salles porteront chacune le nom d’un gouvernorat tunisien. On y retrouvera des œuvres d’artistes locaux professionnels ou amateurs ainsi que des symboles forts de chaque région. Un échange artistique entre le musée et les différents gouvernorats est prévu.
La partie dynamique du musée accueillera des expositions temporaires mais aussi des concerts, des représentations théâtrales, des ateliers pour enfants, des conférences sur l’Art, l’Humanité, la Tunisie, etc.
Afin de réussir parfaitement ce projet qui en est encore à ses balbutiements, Dr Kotti s’est entouré de spécialistes et de professionnels. Ils ont ainsi créé une association : La Muse. Travaillant d’arrache pied et chacun de son côté, ils espèrent réaliser une maquette grandeur nature du musée d’ici quelques temps. Cette exposition temporaire de deux mois donnera un avant goût de ce que sera le projet final et permettra de collecter des fonds. On en reparlera en temps voulu ! Un site web est d’ailleurs en cours de construction.
Une fois achevé, le musée créera certainement le buzz et deviendra une attraction sympa pour petits et grands. Un tel projet culturel ne peut être que bénéfique pour la Tunisie car attention, comme le chantait i bien Léo Ferré « Avec le temps va, tout s’en va ».
Il ne faut pas que la révolution tunisienne avec ses hauts lieux, sa symbolique et ses héros tombent dans l’oubli. En visitant le musée, que l’on soit tunisien ou étranger, que l’on soit né en 2011 ou pas, les grands moments post et pré-révolutionnaires n’auront plus de secrets pour personne. Vivement l’inauguration de ce projet prévue le 14 janvier 2012 si tout va bien ou le 14 janvier 2013 au plus tard ! Mais devinez à quelle heure ?
Rym Benarous
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