Au lendemain de la levée officielle du sit-in de la Kasbah, les sitteurs de la Kobba ont fait de même samedi après midi. Dans une ambiance festive, quoique parfois tendue à cause de quelques soucis d’organisation (chamailleries à cause de barrières), ils ont fêté les nouveaux acquis de la Tunisie démocratique. Certains partis politiques ont même profité de ce grand rassemblement populaire pour distribuer des tracts.
Des jeunes ont quant à eux fait circuler une pétition à signer en hommage à Mohamed Ghannouchi, l’ex-chef du gouvernement de transition tunisien. Ils ont aussi exprimé leur souhait de le revoir revenir sur la scène politique.
Depuis une semaine, les sitteurs de la coupole se rassemblaient après le travail. Ils appelaient à soutenir le gouvernement en place, prônant le retour à la normale et l’arrêt de toutes revendications individuelles jusqu’à ce que le pays se remette sur pied. Autoproclamés « Majorité silencieuse », ils se sont jurés de ne plus jamais se taire. C’est donc dans un joyeux tumulte que des milliers de tunisiens se sont rassemblés devant la coupole, malgré le mauvais temps et la pluie. Petits et grands, jeunes et moins jeunes sont venus nombreux pour soutenir le mouvement, pousser la chansonnette, lever une banderole ou tout simplement assouvir leur curiosité. Après récitation de la Fatiha et l’observation d’une minute de silence en mémoire des martyrs tunisiens, la fiesta a commencé. De nombreux artistes se sont succédé sur scène et notamment de jeunes rappeurs dont « El Général ».
A quelques mètres des festivités, le Croissant Rouge a dressé une grande tente pour accueillir des dons au profit des réfugiés de Ras Jedir (vêtements, couvertures, produits d’hygiène, détergents, etc.) ainsi qu’une collecte de sang. Certains ont attendu près de deux heures, dans le froid, pour donner leur sang. Alors que la fin de l’événement était prévue à 18h, de nombreuses personnes affluaient encore à cette heure-là ! Mais là ne s’arrêtent pas les engagements de la « Majorité silencieuse ». En effet, afin de garantir la mise en place effective d’une révolution douce et continue, ils affirment vouloir se réunir, chaque samedi après-midi, devant la coupole de la Kobba pour discuter politique, analyser la situation et évaluer les acquis.
Cet endroit pourrait rapidement devenir un lieu d’attraction pour de nombreux tunisiens et étrangers. Que reste-t-il donc à faire ? En prendre soin tout simplement : tondre régulièrement le gazon, restaurer la fontaine qui trône au beau milieu et la nettoyer (elle est actuellement en très piteux état). Tant qu’à faire, il faudrait également penser à s’occuper du parcours de santé qui jouxte la Kobba, actuellement en piteux état (sacs en plastique jonchant le sol, éléments rouillés, bancs en mauvais état, etc.). Un manque évident de sécurité y est également palpable. Pourquoi alors ne pas en rendre l’accès payant, à un prix symbolique biensûr ! Cet argent pourrait servir à restaurer ce grand espace vert, idéal pour les joggeurs du dimanche, les adeptes de la marche au quotidien ou encore ceux qui désirent respirer un grand bol d’air frais, en toute tranquillité.
Situé à quelques petits kilomètres du centre-ville, ce parcours de santé pourrait vite devenir notre Central Park à nous. So wonderful !
Rym Benarous