Drapeau-tunisien

Elles ont perdu en route les valeurs relationnelles de l’humain, qui sont le ciment de la civilisation. Même si les citoyens tunisiens, du plus jeune au plus âgé, n’ont jamais connu la démocratie sur leur propre territoire, ils sont nourris de valeurs républicaines et leur engagement a prouvé leur courage et leur sens de la solidarité et du civisme. Toutes générations confondues, ils partent dans la construction de leur démocratie en partageant la même volonté, soudés par le même espoir d’un pays régénéré.

Après cet affrontement radical avec la dictature, la Tunisie n’a plus à avoir peur. Et un peuple qui n’a pas peur est un peuple qui est capable d’intégrer et de gérer les différences et la contradiction. C’est  un peuple apte à nourrir le dialogue et à élaborer une démocratie participative qui laisse toute sa place à la société civile et aux voix de la multiplicité. Les Tunisiens, par l’exception de leur révolution, ont une nouvelle forme de démocratie à inventer, à proposer, la leur, sur les bases des réussites et des échecs du reste du monde. Ils portent déjà en eux, historiquement,  la diversité des origines et des religions, le respect de la différence et des minorités.

Ne soyons pas trop impatients, une telle construction ne se fera pas sans tâtonnements ni erreurs. Il faudra probablement du temps pour apaiser les mémoires et fédérer les voix, pour élaborer une économie saine, pour restructurer une constitution qui convienne à une majorité légitime.

La seule vérité d’une démocratie est l’accomplissement des hommes dans la liberté, l’égalité et la fraternité. Les chemins pour y arriver sont nombreux et n’ont pas tous été explorés. Par l’accès à l’éducation, la dictature avait nourri en son sein ce qui l’a fait tomber. Cette même éducation sera à n’en pas douter le terreau de la nouvelle Tunisie.

Mireille Pena

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