Zembra

Inventif, il s’est attaqué à des sujets singuliers : celui de la « Cafichanta », des marins à travers «  Raïs labhar » ainsi que  celui de la boxe avec «  Chouft ennoujoum fil qaïla » (J’en ai vu des étoiles).. Son dernier film « Un conte de faits », raconte les épreuves d’un jeune père tromboniste dans une fanfare qui rêve d’un grand destin musical pour son fils et le fait accéder à la « Yehudi Menuhin School ». Ce récent opus réalisé en 2010, a obtenu le 1er Prix ex aequo au 20° Festival de Milan des cinémas d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine en Mars 2010. Le film a été projeté en ouverture à « Doc à Tunis 2010 ». Hichem Ben Amar est chargé depuis des années de la direction artistique de ce festival. Il nous éclaire de son avis sur cette session. Propos recueillis par Hamadouch

Mille et une tunisie : Quelle impression se dégage de l’ensemble des films des jeunes ?

H.B A : Il y a toujours une nouvelle veine. Chaque session porte son lot de sujets originaux dont le seul point commun est que ce ne sont pas des films de commande.  Ce sont toutes des productions privées. En fait, ce sont des films d’amateurs et à risque. Des docs non formatés.

Pourtant l’un des films comme « pèlerinage à Lamu » de Fehd Chabbi, est tout de même assez formaté.

H.B.A : Ce qui est rare. Ce film a coûté assez cher et il a été tourné au Kenya avec des moyens conséquents. Cependant, il reste toujours une initiative privée. Il y a une production(Propaganda) qui a misé sur lui. Sa carrière est-elle pour autant garantie ?

« Doc à tunis » présente-il des valeurs montantes sur lesquelles il conviendrait justement de miser ?

H.B.A : Ceci est la vocation des producteurs. Celle du festival est d’inviter et découvrir les talents en essayant de les placer dans un circuit de distribution. Parmi nos nombreux invités, il y a  la chaîne culturelle franco-allemande ARTE, un partenaire qui appuie depuis sa naissance « Doc à Tunis »

On peut croire que la manifestation a atteint sa vitesse de croisière, quelle est sa place parmi les autres festivals ?

H.B.A : Sans tomber dans l’autosatisfaction et à mon avis, « Doc à Tunis » est actuellement un des meilleurs festivals du film documentaire. J’ai été invité dans presque tous les festivals de documentaires. Souvent, très souvent, on y rencontre quelques vieillards qui pérorent sur les tendances, des spécialistes coupés de la réalité qui refont le monde en épluchant les docs présentés. Il me semble qu’il n’y a plus de désir chez eux. Ils pataugent dans la routine. Ce sont des festivals où trois pelés et quatre tondus ressassent un discours sclérosé…Et avec çà, ils prétendent créer des valeurs. Ici, le public fidélisé adhère complètement à la manifestation. Les jeunes sont nombreux, curieux, attentifs et réceptifs. Il y a encore cette virginité qui procure l’émerveillement. De plus, « Doc à tunis » est un festival dont le terreau est vraiment bon et fertile. C’est un laboratoire d’expérimentation.

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