30 ans d’expérience mènent Slim Bettaieb à Hammamet où il prend les rênes des cuisines de l’incontournable hôtel LA BADIRA, Leading Hotels of the World.
Slim Bettaieb
Discret, Slim s’illumine d’un large sourire dès qu’il commence à pianoter sur sa table de travail sous l’oeil admiratif de la jeune équipe qu’il encadre.
Quand je demande à Slim Bettaieb s’il est un chef sprinteur ou coureur de fond, il hésite et ne répond pas. Au terme d’une journée passée dans l’intimité de ses cuisines, je comprends qu’il n’a pas voulu répondre par pudeur car il est un athlète confirmé. Un chef qui affiche une radicale simplicité qui cache une totale sophistication.
La cuisine de Slim Bettaieb est aussi délicate que les goûts de son enfance et d’un savoir faire hérité de sa maman. Elle est aussi résolument contemporaine et inventive dans ses alliances de saveurs et textures. En fait, il a trouvé son style en respectant son histoire, celle de sa culture et de son pays, et de l’esprit de son lieu de travail avec lequel il fusionne. Aujourd’hui Slim Bettaieb a sculpté son style autour d’une mission capitale pour lui : faire plaisir.
Entouré de plus de 50 personnes, Slim Bettaieb propose dans ses différentes cartes qui changent avec les saisons, un voyage à la recherche de saveurs qui excitent le palais et encouragent à de nouvelles découvertes. Rigoureux, il s’inspire de ses voyages, de sa ferme agricole d’où il ramène des fleurs comestibles pour ses salades et d’un des plus beaux couchers de soleil de
Tunisie, face à la mer, sur son lieu de travail.
A l’Adra, seul restaurant Tunisien en hôtel dans la région du Cap Bon, Slim essaye de fusionner le goût tunisien à l’européen : « Je cherche à adapter l’ancestral au léger de la cuisine contemporaine. Je m’entête à faire passer de manger tunisien à déguster tunisien… » Et c’est ainsi que l’on se retrouve avec un filet de sole sur une hergma traditionnelle, un filet de bœuf sur un keftaji de saison,…
Même s’il est boulimique de travail, Slim Bettaieb revendique qu’il cuisine un peu comme à la maison avec une attention particulière au rythme des produits de saison, au respect des efforts fournis par ses équipes et au temps de réalisation de ses recettes. Quand il ne réalise pas ses propres confitures, harissas, coulis de tomates, Slim Bettaieb est en train d’acheter sa « aoula » (réserve) en couscous, borghol , mhamssa , barkoukech ou est en train de griffonner sa prochaine création.
Crédit photo: Pierre Gassin