Avec ses 12,5 milliards de dollars de recettes en 2010 (soit 11% du PIB), le secteur du tourisme emploie 12,5% de la population active. En 2010, l’Egypte avait accueilli 14,8 millions de visiteurs. Cette année,  la fréquentation aurait baissé de 45,7% au premier trimestre, et de 35% au deuxième. En Tunisie, du 1er janvier au 20 août, le nombre de touristes entrés en Tunisie a baissé de plus d’un tiers (38,9%), atteignant 2,771 millions, contre 4,5 millions de touristes l’année dernière durant la même période.

MB est opérateur touristique tunisien spécialisé sur le marché  italien et un des premiers à avoir travaillé sur le marché russe dans les années 90. Pourquoi s’intéresser à ces deux marchés particulièrement? Car selon les dernières statistiques égyptiennes, ce sont ces deux marchés qui amortissent le choc et peuvent encore améliorer les résultats de la destination grâce à «Sharm Echikh».

Si, durant les vacances de Novembre  des Russes,  la situation reste calme en Egypte, cela pourrait davantage résorber les pertes de la destination. Sur la Tunisie, les italiens ont piqué du nez atteignant prés de moins 70% par rapport à l’année dernière. Les russes,  quant  à eux,  ont enregistré une baisse de 28,1% selon les derniers chiffres de l’ONTT.

Il ne fait aucun doute que l’Egypte va aussi mal que la destination tunisienne même s’ils envoient des signes plus positifs. Ils communiquent nettement mieux que nous et depuis longtemps. Des propos que le professionnel tunisien  explique : « Avec Sharm Echeikh et les intérêts des Italiens et des Russes là bas, la reprise peut être plus rapide. Pourtant, dans les années 90, nous étions sur le marché russe bien avant l’Egypte et la Turquie. Malheureusement nous n’avons pas su en profiter. Face à une crise comme celle-ci, les russes font la différence car ils sont moins frileux. D’ailleurs de nombreux hôtels tunisiens ont sauvé leur Juillet /Août grâce à eux. Si différence il y a, elle ne vient que des intérêts colossaux qu’ont les italiens et les russes sur cette destination. Nul besoin de préciser qu’il ne s’agit pas de l’ensemble de l’Egypte mais bien de « Sharm Echeikh » qui est une destination à part. Le reste du pays est aussi sinistré que la Tunisie».

Même si certains avis estiment que la révolution a frappé le tourisme égyptien de  plein  fouet dans sa haute saison, le professionnel réfute cet argument : «L’Égypte n’a pas notre problème de saisonnalité.»

Pour l’heure c’est la rentrée des salons et des foires avec le premier salon français » TOP RESA » où l’Egypte présente sa nouvelle campagne : “Mille et un sourires pour l’Egypte”, “Souriez pour l’Egypte”, “L’Egypte sourit pour vous”. Objectif: relancer la destination qui fait grise mine depuis la révolution. Un énorme challenge pour les deux destinations,  la Tunisie aussi y défendra ses couleurs.

Egypte ou Tunisie, le tourisme doit reprendre. Aucune des deux destinations ne peut s’en passer plus longtemps.

Amel Djait

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