Après avoir exprimé leur inquiétudes face à la saison écoulée et aux indicateurs prévoyant une arrière saison aussi inquiétante, les professionnels du tourisme tunisien souhaitent se réunir afin de réfléchir et tirer une énième sonnette d’alarme. Administration et privés n’en finissent plus de se réunir pour réfléchir, diverger et en fin de compte rarement agir. Le divorce avec l’administration est une fois encore consommé sauf que la situation n’a jamais été aussi catastrophique. Toute l’industrie espérait un impact limité aux émeutes et divers incidents qui ont secoué le pays. Des images de chaos qui ont fait le tour du monde et qui se sont confondues aussi avec celles du pays voisin.

Les statistiques du ministère du Tourisme font ressortir une baisse générale de l’activité touristique avec une régression des recettes de – 47 pc, à 952,5 millions de dinars, des entrées de – 39 pc, à 2 422 364 touristes et des nuitées globales (9 071 644 personnes) de – 43,1 pc. Une baisse considérable. Un impact direct sur des structures hôtelières déjà en souffrances, des milliers d’emplois perdus et des hôtels qui ont fermés.

A ce jour, l’arrière saison est aussi compromise. Et d’un en raison des élections de la constituante, dans un contexte assez violent, qui est une échéance jugée à risque par certaines agences et tour opérateurs étrangers. Et de deux, les récents incidents qui ont secoué le Sud tunisien dont des destinations de choix pour l’arrière saison comme Douz et Tozeur.

Ces évènements jettent un froid supplémentaire sur les espoirs de reprise. Un incendie a ravagé le centre touristique « Chak Wak » dans la palmeraie de Tozeur décimant plus de 700 palmiers. Bien que cet incident ne soit pas d’origine criminelle, il faudra convaincre du contraire.
« Nous avons fait une année blanche et ca vire au noir, au cauchemar … » témoigne un opérateur qui ne fait que tenter de maintenir son activité.

La destination handicapée par des années de mauvaise communication est d’entrée de jeu desservie par son image désuète ne parvient ni à s’en construire une autre et encore moins à rassurer ? Essaye t-elle seulement encore ? Parier sur la révolution comme produit touristique était bien maladroit. On n’en finit pas de payer ce choix. Un choix appuyé par une campagne traitant la violence avec humour qui s’est avéré bien maladroite pour le moins que l’on puisse en dire.

Reste que dans les destinations qui marchent, les arrière-saisons sont souvent aussi importantes que l’été. Ce n’est hélas pas le cas de la destination Tunisie. Au vu des indicateurs, c’est 2012 qui semble compromis. Malgré l’attrait de la révolution tunisienne, 2011 a été un flop sur le plan touristique. Il s’agit de tenter de sauver 2012.

« Pour le moment les  tours opérateurs boudent profitent ou abusent. Ils continuent de demander des réductions de prix et de contingents en s’abstenant, au demeurant, de  programmer des chaînes de vol charter et de confirmer un signe fort de leur manque d’engagement sur la destination Tunisie.

Avec Septembre, c’est aussi la saison des salons et foires qui commence. L’incontournable « Top Resa » se tiendra du 20 au 23 septembre 2011. Ce salon réunit l’ensemble des tours opérateurs, réceptifs, destinations étrangères et françaises, transporteurs et hôteliers qui viennent présenter leurs offres aux acteurs de la production et de la distribution touristique. Comment se présentera cette rentrée la destination Tunisie ?

Bien des sujets en perspective pour ses états généraux du tourisme. Amel Djait

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