Pourtant, cette approche raisonnée de la construction s’est perdue et des projets comme ceux menés à Sidi Amor et à Beni Mtir apparaissent à la Tunisie d’aujourd’hui, comme des modèles d’éco construction. Ils sont les aboutissements d’une volonté d’intégrer le plus respectueusement possible, les constructions, dans leur milieu environnemental. Un objectif poursuivi également en utilisant avec un minimum de transformation, les ressources locales et l’énergie disponible.

Sidi Amor, un paradis des cinq continents aux portes de Tunis

A Sidi Amor, dans la zone péri urbaine de Tunis, c’est un vieux terrain qui s’est lentement transformé en petit paradis lorsque les heureux propriétaires décident d’en faire un laboratoire d’expérimentation et de valorisation de la biodiversité végétale à partir d’une fleur : la rose. Pour mener ce projet à bien, le Groupement de Développement Agricole (GDA) de Sidi Amor voit le jour.

Outre la bio diversité, l’éco construction est également un axe majeur du projet mené à Sidi Amor. Confronté au manque de moyens et animé par la volonté de s’inscrire dans le développement durable, le GDA a construit trois bâtiments écologiques ; respectivement en paille, en briques de terre crue et en parpaings de poudre de gypse. Toutes ces éco constructions sont intégrées à l’environnement végétal. Leur mobilier est issu de matériaux de récupération (chute de pierre, de marbre, de bois…). Un défi qui a été réalisé par des bénévoles (étudiants architectes et ingénieurs, etc.) aidés par des experts et des consultants spécialisés. Cette convergence de compétences, d’expertises, de savoir-faire est aussi un véritable incubateur de micro projets dans un projet citoyen et démocratique. Une expérience partagée avec la jeunesse ; en attendant le grand public qui, un jour prochain, découvrira à Sidi Amor, un éco village d’art et métiers jumelé au jardin des cinq continents.

Beni Mtir, le « Green Hill Resort » en prise avec les cinq éléments
A Beni Mtir jaillit la source thermale la plus chaude de Tunisie (73°C). Les sources d’eau chaude et le paysage boisé de la Kroumirie, dans le Nord-Ouest tunisien, sont propices au développement de l’écotourisme, fondé sur le tourisme culturel et le thermalisme.

Le projet du complexe hôtelier « Green Hill Resort », fondé sur les cinq éléments : la terre, l’eau, le feu, l’air et le métal, s’inscrit dans une meilleure maîtrise de la consommation énergétique. Il répond également aux objectifs de diversification touristique et de désenclavement régionale. Le concepteur et propriétaire a développé, une architecture bioclimatique (orientation, condensation de l’habitat, ombrage, isolation), l’usage de la géothermie (pompes à chaleur) et l’exploitation de l’énergie solaire (électricité, climatisation). « Green Hill Resort » rassemble un hôtel, des restaurants, un centre de physiothérapie et un centre d’esthétique ; des unités thermales approvisionnées en eau du « Hammam Salhine ». L’utilisation du potentiel géothermique de cette source à 73° assure le potentiel d’eau chaude nécessaire au fonctionnement. Le complexe prend également en charge le recyclage, comme le traitement des eaux usées. Mais au-delà des principes de l’écoconstruction, le « Green Hill Resort » apporte sa pierre à la sensibilisation générale aux énergies renouvelables. Une approche qui a valu au projet d’obtenir deux prix européens, à savoir le 1er prix du concours MED-ENEC en 2006 et l’Energy Glob Award en 2008. Ceci permet au Green Hill resort de bénéficier de l’image de plus en plus positive, des technologies respectueuses de l’environnement. Une démonstration d’autant plus convaincante, notamment pour les exploitants, que la consommation en énergie est pratiquement nulle.

Pour en savoir plus :
www.sidi-amor.org
www.greenhill-tn.com

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